Le Pseudonyme

Hello everybody!

Suite à la lecture de plusieurs fils de discussion récents, j'aimerais lancer un petit débat sur l’emploi du pseudonyme.
Je ne porte pas le débat sur le pseudonyme sur internet car son utilité aux yeux du nombre me semble assez évidente, mais plutôt dans les sphères créatrices et plus particulièrement en matière de publication. Pour certains l’emploi de pseudo est perçu comme une façon de se débiner et de ne pas s’assumer dans ses propos. Si cela peut se vérifier et peut être le cas, l’intérêt du pseudonyme ne se limite pas à ça. Il y a moult écrivains qui utilisent des pseudo et se fichent bien de planquer leurs opinions.
Il y a la thèse protectionniste, où l’on préserve son identité pour que personne n’aie d’emprise sur nous. Et ça me rappelle ces histoires fascinante dans le folklore où celui qui connaît votre véritable nom vous tient en son pouvoir.
Mais le pseudo est il uniquement une couverture?
L’acte de choisir son nom n’est pas anodin et ne véhicule pas forcément l’idée d’une autre identité. Le choix du masque en dit long sur celui qui le porte. D’ailleurs je ne sais plus qui disait « On apprend de quelqu’un par le choix de son masque ».
Si les super héros se déguisent pour ne pas être reconnu au quotidien, n’oublions pas aussi que leur masque véhicule un symbole et sert la cause qu’ils souhaitent défendre. (Batman power ! )
N’est-il pas possible que le choix d’un nom pour se consacrer à une activité artistique comme l’écriture soit aussi un choix artistique qui se voudrait en adéquation avec ce que l’on écrit ?

Sachant qu’il y a ici un bon pourcentage d’auteurs confirmés et débutants et de gens du métier de la publication, je voudrais savoir ce que vous en pensez. Ceux qui choisissent d’écrire sous pseudo, pourquoi ce choix ? Y a-t-il une raison plus profonde ? Ceux qui ont préféré utiliser leur nom, avez-vous un jour regretté ce choix et souhaité revenir en arrière ?
Bref en gros, que pensez-vous de l’idée du pseudonyme ?

Il y a toutes sortes de raisons pour utiliser un pseudonyme, et j'imagine qu'elles sont aussi bonnes l'une que l'autre.

Il y a le pseudonyme dont on voit tout de suite qu'il en est un, mais il y a aussi le pseudonyme dont personne ne penserait qu'il en est un parce que c'est un nom banal.

Un écrivain plus ou moins établi pourrait décider d'écrire sous pseudonyme quelque chose de radicalement différent de tout ce qu'il a fait. Une espèce de défi personnel: j'ai réussi une fois, pourrais-je recommencer à zéro avec un nouveau nom? (tout en poursuivant ou en ne poursuivant pas la carrière avec son vrai nom) (ajoute aussi le cas contraire: un écrivain complètement pourri et refusé partout recommence son calvaire sous un nouveau nom)

Un pseudonyme peut aussi servir à nommer une entité composée de deux écrivains. Dans ce cas, il arrive que l'identité desdits écrivains soit connue, mais il arrive aussi qu'elle ne le soit pas.

À la glorieuse époque des «pulps» américains, le pseudonyme s'avérait utile au rédacteur en chef qui devait parfois remplir un numéro de fiction avec un seul bon auteur à sa disposition; quatre nouvelles, par exemple, sous quatre noms différents. C'était courant dans les années 1940 et surtout 1950, une période où il existait un si grand nombre de «pulps» simultanément qu'il était parfois difficile, pour les publications de moindre importance, de composer un bon sommaire.

De façon plus fantaisiste, imagine un directeur littéraire caricatural qui aurait l'imprudence de proclamer «Jamais je ne publierai une nouvelle de Machin!» J'imagine qu'il serait doux au coeur de Machin de réussir à lui passer un texte à son insu sous un autre nom. (je pense aussi que l'auteur ne se cacherait pas longtemps).

Je vais livrer mes raisons personnelles pour signer mes textes (quand j'ai le bonheur que ça arrive ) sous mon pseudo Syven.

Je sépare mes activités professionnelles de rédacteur technique de celles de 'wannabe' (du genre motivée hein, parce que les corrections, c'est mon dada, c'est ma passion !) Certains RHs sont plus étroits d'esprit que d'autres. Exemple de cas utiles : en tapant mon vrai nom sur google, on n'arrive pas sur un blog avec en bannière des dragons. J'ai déjà pu constater que bien m'en avait pris. Et, mettons qu'un jour je travaille en free lance, là encore, la distinction pourrait s'avérer utile.

Sinon, je ne cache pas mes activités littéraires à mon entourage professionnel proche (un peu le contraire même). Et j'ai beaucoup d'affection pour mon pseudo qui n'est qu'une contraction de mon nom de jeune fille.

* mode fleur bleue, étoiles et papillons ON *

Gageons que ce sont mes rêves de jeunesse qui m'ont poussée à écrire, aussi en conservant ce pseudo, je leur reste fidèle, en quelque sorte.

* mode fleur bleue, étoiles et papillons OFF *

Bonjour
Etant un auteur débutant qui n'a encore rien fait paraître à ce jour (mais un de mes textes devrait paraître en septembre sauf problème), je me permet quand même de participer à ce topic. Quand j'ai commencé à envoyer mes textes, il y a 4 ans et quelques, je me suis posée la question: prendre un pseudo ou non? Le pseudo me paraissait séduisant car 1. je suis une grande timide et ça me permettait de me cacher, 2. mes textes sont très branchés "imaginaire" et sont parfois très très sombres, or, je suis quelqu'un de très joyeux (trop selon certains) et mes proches m'auraient regardée comme une folle en voyant ce que je produis. Finalement je me suis décidée à garder mon vrai nom car je mets beaucoup de moi-même dans mes textes (même s'il me faut encore travailler le style), et j'assume ce que j'écris face à mes proches... qui sont devenus depuis peu mes "critiques avant envoi" et se contentent d'un "j'aime pas le genre mais voilà ce que j'en pense...". Et autre raison, avec retour de ma timidité habituelle... j'ai un nom de famille très commun, alors à quoi bon en prendre un autre quand le mien est tellement répandu que c'est difficile de savoir QUI est derrière? d'autre part, vu tous les noms "exotiques" présents dans l'imaginaire, je me suis dit, qu'un peu de "banalité" ne nuirait pas.
bref, chaque auteur à ses raisons de prendre un pseudo ou pas.

Bon... il faut que je réponde à ceci, je le crains...

Raphaëlle a écrit:

Suite à la lecture de plusieurs fils de discussion récents, j'aimerais lancer un petit débat sur l’emploi du pseudonyme.
Je ne porte pas le débat sur le pseudonyme sur internet car son utilité aux yeux du nombre me semble assez évidente

à demi-hors topic / bien que, de fait comme ces choses que tu as lues quant aux pseudos sont en partie de mon fait... j'ai un passe-droit, ne serait-ce qu'à titre de "précision".
Personnellement je ne suis pas contre l'usage du pseudo en règle générale... tant qu'on ne se planque pas dessous pour porter des accusations, ou affirmer des faits invérifiables. Entre les "je le sais car je suis célèbre au Japon" (les mythomanes étant légion sur le web, mieux vaut savoir de qui sort l'info...) et les "je le sais car Machine m'a refusé un texte pour guerriers" (comme vu récemment ici)
Il y a des choses, à mon sens, qui se disent à visage découvert, ou pas.
Pour le "usual flood", un pseudo va, s'il y a des gens qui y donnent un sens, ou y prennent plaisir, ou quoi que ce soit d'autre.
Voilà pour la précision.

Citation :

mais plutôt dans les sphères créatrices et plus particulièrement en matière de publication. Pour certains l’emploi de pseudo est perçu comme une façon de se débiner et de ne pas s’assumer dans ses propos. Si cela peut se vérifier et peut être le cas, l’intérêt du pseudonyme ne se limite pas à ça. Il y a moult écrivains qui utilisent des pseudo et se fichent bien de planquer leurs opinions.

Je ne vois pas le sens de cette sortie, Raphaëlle.
Je ne crois pas qu'un pseudo d'auteur soit vu ainsi.

Mais bon, n'entrons pas dans la philosophie... parce que je crois qu'ici elle est un tantinet faussée perso (peut être que mes éclaircissement en off-topic partiel n'étaient pas si inutiles, après tout)

Donc : plein topic, now :
Je ne porte pas de pseudo; Quand j'ai commencé à publier, j'y ai pensé (j'en avais un en tant que musicienne). Mais tout ce qui me venait me semblait très "ado". Et quiite à prendre un nom "normal" autant garder le mien (me suis-je dit...)
Par contre si on n'aime pas particulièrement son nom, et qu'on a en tête quelque chose qu'on "aimera sur soi" comme une belle robe de soirée, je comprends complètement.
Moi, rien de tel ne me venait... donc...

Quelques années après... je réfléchis, et regrette un peu. Pas tant par question, ahem, d'assumer mes propos, mais parce que lorsque vous publiez sous votre "nom civil" et avez des activités autres à côté, cela peut fausser beaucoup de choses. Même des activités "de vie normale"
Exemple : au collège, prof de français et autres élèves disent à ma fille : "Silhol, comme l'écrivain ?". Elle ne s'en plaint pas, mais moi j'ai toujours un peu peur que cela ne puisse l'empêcher de n'être "qu'elle" à leurs yeux.
Autre exemple ; j'étais depuis des années sur des ML sur un tout autre sujet, sans rapport aucun avec la littérature. Mon nom d'usager était "Léa" mais mon adresse lea.silhol@something. Et un jour, bing, ça sort : "mais au fait, Léa, tu es... ????, Dis, dis ?????". Et vlan, on se met à y répercuter les critiques dans Le Monde et y raconter des impressions de lecture. A force, je suis partie.
Donc... il faut réfléchir à l'opportunité du pseudo d'auteur, surtout si on a un nom de famille point trop courant, juste au cas où... pour protéger sa vie courante, disons.
Et bien le choisir, je pense, pour qu'il ne soit pas trop, ahem... poudré. Qu'on puisse par la suite publier dessous toute sorte de livres sans que ça ne "fasse pas trop sérieux".

Avec le recul... franchement, sachant ce que je sais... j'en prendrais un.
Mais je posterais avec, à découvert, sur Forum ou ML, comme toujours.

Léa
(et puis Patricia Highsmith était pris, alors.... tout le reste semblait fade.... ^_^ )

J'ai un pseudo ici, mais c'était pour que les gens voient rapidement qu'en fait c'est ma maison d'édition ça me paraissaît naturel de prendre ce nom là plutôt que mon vrai nom.
En général si j'ai un pseudo sur un forum c'est penelope ou penelopeia... c'est simple, soit mon prénom soit mon prénom en grec.
1 parce que j'ai la flemme d'en chercher un autre
2 parce que ça fait des années maintenant quand dans le milieu goth par exemple quand on me demande comment je m'appelle ça se passe comme ça :
"C'est quoi ton nom ?"
- Pénélope
- Ouah c'est sympa comme pseudo, et ton vrai nom c'est quoi ?
- Pénélope.
- Ouai c'est une blague ?

et bah non c'est pas une blague et le pire c'est qu'en plus j'ai un nom de Caractères (comprendront ceux qui ont un peu de culture.)

Je ne me suis jamais posée la question de prendre ou non un pseudonyme quand j'ai commencé à écrire. J'assume ce que j'écris. Le problème c'est la vie privée, je suis en train d'écrire un roman érotique très largement basé sur le fétishisme et le sado masochisme et mon mari voit pas forcement d'un très bon oeil que je le publie en mon nom... mais sinon... je suis trop fière pour prendre un pseudo.

Et je fais la faire à la je me la pête mais franchement mon vrai nom sonne vraiment trop bien pour un écrivain.

La Mad ! aka Pénélope

Très fun !

En fait, il faudrait prendre un pseudo pour la vie dite "réelle"... et publier sous son vrai nom

Moi j'ai eu droit à : Silhol ? C'est un nom indien ? (confusion avec 'Séminole' ?)


En apparté / Mad, j'ai reçu ton mp et t'ai répondu, mais je ne pense pas que ce soit passé (pas de trace dans les 'envoyés' et le machin reste collé dans la boîte d'envoi)
Si tu ne l'as pas eu, tu peux me contacter a lea@unseelie-court.net, et je te copierai ça dans un "vrai mail"
bye.

En fait, j'avais et ai d'ailleurs un pseudonyme, pandore d'angre, quand j'ai commencé à publier des trucs - zines ou jeux de rôles. Et c'est Léa qui m'a convaincue, avec ma première publication, de garder mon vrai nom.
C'est ce que j'ai fait.
Ce qui est assez marrant, maintenant, c'est que c'est redevenu plus ou moins un nom de plume puisque je suis mariée.

Après, pseudonyme or not pseudonyme... Je pense que tout dépend du roman, il y a des écrivains qui "assument" tous leurs genres littéraires, d'autre qui préfèrent se multiplier en autant de facettes qu'ils ont de domaines littéraires ou autres. Claude Seignolle a publié des romans érotiques sous un pseudo, par exemple - parce qu'à l'époque c'était un peu tangent... le plus drôle que j'ai vcu, c'est en bd, l'illutrateur du club des 5 dans la bibliothèque rose signait sous le nom de Lévis des BD très très érotiques...

Quant aux pseudonymes du net...

Hi,

Oui, je me souviens de ton pseudo, Charlotte. On est directement, là, de fait, sur ce que je disais sur "les pseudos un peu trop poudrés que l'on peut regretter plus tard"...
Sans offense, toutefois... ceux que j'avais eu en tête pour moi étaient *exactement du même tonneau* !!! Façon "demi-mondaine" XIXe, tu vois ce que je veux dire.
Ceux-ci, je ne suis pas mécontente de ne pas les avoir endossés, notamment parce que certains livres passent mal sous des fards et des particules (les "essais" par exemple) et que je fais tout sous le même nom.
Je me souviens de crises de rire avec un pote sur les anciens "noms de plume" d'un auteur à présent connu sous un nom moins "underground sôvâge".
Mais à la limite, en ces matières, chacun fait sa soupe.
La règle c'est qu'il n'y a pas de règle...

Au passage : félicitations, donc, pour "l'heureux évènement", et voilà qui te mets à l'abri de mes déboires ci-dessus décrits.
Cheers !

Léa S. a écrit:

Sans offense, toutefois... ceux que j'avais eu en tête pour moi étaient *exactement du même tonneau* !!! Façon "demi-mondaine" XIXe, tu vois ce que je veux dire.

Hum, il faut que je pense à t'extorquer la liste un de ces jours (prends note).

Natacha, complétiste "gnark, gnark"

Léa S. a écrit:

Raphaëlle a écrit:

Suite à la lecture de plusieurs fils de discussion récents, j'aimerais lancer un petit débat sur l’emploi du pseudonyme.
Je ne porte pas le débat sur le pseudonyme sur internet car son utilité aux yeux du nombre me semble assez évidente

à demi-hors topic / bien que, de fait comme ces choses que tu as lues quant aux pseudos sont en partie de mon fait... j'ai un passe-droit, ne serait-ce qu'à titre de "précision".

Nan j'ai parcourru les récents sujets de cette section dernièrement et ai trouvé plusieurs avis concernant les speudos qui émergeait de trois personnes différentes (dont toi effectivement) . Comme je me suis personnellement posé la question du pseudo, je souhaitais ouvrir un débat. Je trouvais cela intéressant et n'ai pas pensé qu'il serait utile de citer les noms de ces trois personnes. Donc pas d'allusion particulière en ce qui me concerne.

Citation :

Citation :

mais plutôt dans les sphères créatrices et plus particulièrement en matière de publication. Pour certains l’emploi de pseudo est perçu comme une façon de se débiner et de ne pas s’assumer dans ses propos. Si cela peut se vérifier et peut être le cas, l’intérêt du pseudonyme ne se limite pas à ça. Il y a moult écrivains qui utilisent des pseudo et se fichent bien de planquer leurs opinions.

Je ne vois pas le sens de cette sortie, Raphaëlle.
Je ne crois pas qu'un pseudo d'auteur soit vu ainsi.

Mais bon, n'entrons pas dans la philosophie... parce que je crois qu'ici elle est un tantinet faussée perso (peut être que mes éclaircissement en off-topic partiel n'étaient pas si inutiles, après tout)

Heu, je ne vois pas non plus de quoi il s'agit. Je pensais là plutôt à ce que Lullaby a évoqué, sur le fait de ne pas forcément assumer ce que l'on écrit et les opinions qu'on peut développer dans ses textes. D'avoir peur de comment les gens (notemment ceux qui nous connaissent) nous regaderont. Je pensais qu'avec le développement qui suit c'était compréhensible. Sorry.

Citation :

Sans offense, toutefois... ceux que j'avais eu en tête pour moi étaient *exactement du même tonneau* !!! Façon "demi-mondaine" XIXe, tu vois ce que je veux dire. Laughing
Ceux-ci, je ne suis pas mécontente de ne pas les avoir endossés, notamment parce que certains livres passent mal sous des fards et des particules (les "essais" par exemple) et que je fais tout sous le même nom.

Héhé moi aussi je me retrouve avec un nom à particule. Le nom s'est imposé comme ça et le fait de la particule me chagrine parfois. Autant ça peut coller à certains types de textes autant je me dis que ça risque d'être un peu trop pompeux. Je tiens à ce nom pour plein de raisons mais quand je me dis à un moment "aller c'est décidé je garde ça", à un autre, le doute me reprend. Pour le moment je l'utilise surtout pour signer des articles dans la Gazette, mais le jour où je m'occuperai plus activement de la publication de mes écrits, ça risque de me reposer un cas de conscience. lol

Raphaëlle de l'Orlias (vivi la particule ) aka Anne.B