Eh bien j'ai plutôt aimé l'ensemble, autant l'histoire que son traitement, avec une introduction rappelant fortement Chihiro, une thématique similaire à Neverending story mais sans le côté épique (ou la Jeune Fille de l'eau en plus pervers), un score splendide (malgré un manque de variation dans le thème musical) et une photo stupéfiante. Sergi Lopez, qui se double lui-même, est assez impressionnant, l'interprète de la petite Ofelia est troublante. A noter la qualité des effets sonores (bruissements et caquètements des fées, halètements, petits cliquetis métalliques caractéristiques pour chaque instrument - clef, rasoir, poignard, sifflements des balles) qui entretiennent une ambiance à la fois feutrée et étonnamment surréaliste. L'alternance et l'équilibre entre les passages réels (fin de la Guerre Civile espagnole) et les séquences féériques (Ofélia communiquant avec des êtres d'un royaume souterrain avec fées, faune et trésors mystérieux surveillés par des Gardiens redoutables, dans des décors baroques) est remarquable.
Petit bémol dans les enchaînements, qui trahissent des baisses de rythme, avec un montage pas très dynamique. Et puis un manque d'émotion qui le distingue des oeuvres citées plus haut, comme si l'histoire ne parvenait pas à se transfigurer.
Un très bon film, toujours sur le fil, hésitant en permanence entre rêverie, conte de fées moderne, sadisme et perversité : le personnage de Lopez avait le potentiel pour être encore bien plus cruel, à tel point que je redoutais la fin.
Pour le reste, je vous invite à consulter la critique sur le site.