Kiki la petite sorcière, z2.
Visionné en VF Surround (la jaquette mentionne 5.1
). Images claires bien que pas toujours très nettes. Les dialogues en revanche sont très intelligibles. Plus de basses que prévu mais peu d'effets. Jolie musique, moins enlevée que dans les précédentes compositions pour les studios Ghibli.
Seconde vision en DVD, toujours autant de poésie et de magie. Certes, il n'arrive pas à captiver autant que
Mononoké ou
Chihiro, à émouvoir autant que
Totoro ou
le Château dans le ciel, mais il demeure sensible et touchant. Le cadre est typique chez Myiazaki : une Europe traditionnelle hésitant entre les années 20 et 60 ; on sait qu'il y a la TV mais les téléphones et les véhicules viennent clairement d'avant-guerre, de même que le gigantesque dirigeable. D'ailleurs, ce dernier, les costumes des policiers et les caractères gothiques des enseignes de magasins laissent à penser que ça pourrait se passer dans le nord de l'Allemagne (présence aussi de la mer).
L'une des particularités est cet aspect fantastique latent : l'apparition de la jeune sorcière en ville fait tourner les têtes, mais les personnes âgées ne sont pas étonnées outre mesure. C'est un peu comme si, face à la technologie, la magie avait cédé du terrain, mais sans disparaître totalement. Du coup, le propos se rapproche beaucoup plus de celui de
Totoro, voire
Mononoké.
Sauf qu'ici, c'est dans le cadre de l'apprentissage de la vie : Kiki a 13 ans, c'est le moment pour elle de partir pour trouver une ville dans laquelle elle officiera seule. A part le fait de voler sur un balai, elle ne sait pourtant rien faire. Sauf qu'elle est généreuse, volontaire et souriante. Les cyniques du XXIe siècle que nous sommes pourront trouver cela niais et futile ; c'est pourtant rafraichissant. Comme d'habitude chez le réalisateur, le noeud de l'histoire se situe dans la relation qu'aura Kiki avec un garçon fasciné par elle, relation qu'elle refuse d'abord et qui va influencer sa jeune carrière de livreuse.
Etrangement, Kiki va perdre progressivement ses pouvoirs et ne parviendra plus à voler ou à comprendre le langage des animaux. Elle devra faire un effort sur elle-même et s'ouvrir aux autres pour surmonter cette épreuve. D'autant qu'elle est régulièrement secondée, épaulée, réconfortée : par son chat d'abord, le truculent Jiji, puis par des femmes.
Ca aurait pu être cucul et pourtant c'est remarquablement touchant, élégant et stylé. La fin procure même une certaine tension, davantage que dans
Totoro. Comme souvent, le générique de fin montre, par quelques séquences supplémentaires et images fixes, ce qui se passera après la fin. Agréable moment.