Dune, Ultimate Edition

Dune, z2, Ultimate Edition

Beau boîtier noir en carton glacé, qui fait très chic (même si on y laisse des empreintes). 3 DVD, le 3e contenant la version de 188 min conçue pour la TV (avec environ une demi-heure supplémentaire mais une bande son en 2.0).

Visionné la version cinéma en VOST DTS. Les basses sont plus présentes, le son a plus d’ampleur et certains bruitages deviennent plus évidents, ce qui n’empêche pas les dialogues d’être parfaitement clairs ; la musique en revanche reste en retrait. On se rend compte alors à quel point le doubleur de McLachlan faisait du bon travail – d’ailleurs, la VF m’avait laissé plutôt de bons souvenirs et conférait plus de noblesse à certains noms ou certaines tirades.

L’image est à des lieues de ce qui préexistait sur ce support, malgré un contraste perfectible et quelques défauts sur les scènes brumeuses. Mais les intérieurs sont magnifiés, notamment ceux de la maison Atréides ou du palais impérial. La richesse des costumes ducaux jouit également de cette restauration bienvenue et l’on tire mieux parti des ambiances colorées propres aux différents lieux (dominante verte pour Giedi Prime, berceau des Harkonnen, orange pour Arrakis/Dune, dorée pour le palais de l’empereur).

Quant au film, il est toujours cet objet fascinant, parfois ridicule, parfois grandiose, fruit d’un travail énorme sur l’une des adaptations les plus casse-gueule qui soient. Le roman fleuve de Herbert est ici condensé à outrance, d’où les voix off, les très nombreuses ellipses, les compressions temporelles et cette impression de voir un casting monumental passé à la moulinette : Linda Hunt, Virginia Madsen et Max von Sydow ne font que des apparitions, Jürgen Prochnow et José Ferrer sont à peine plus présents à l’écran. Les fans apprécieront les performances de Brad Dourif et Patrick Stewart. Si les effets spéciaux visuels font sourire (surtout le déplacement des vaisseaux en incrustation ou les tirs des canons laser), certains autres, comme les vers des sables, tirent leur épingle du jeu, malgré la répétition de certains plans.

On se rend compte que Lynch ne s’est pas contenté de placer des plans de décors futuristes, au contraire, mais s’est concentré sur les personnages-clefs, donnant à McLachlan un rôle sur mesure, celui d’un Messie en proie au doute mais rattrapé par son destin. La litanie des questions que se posent les personnes qui croisent sa route (« Est-il l’Elu ? ») peut agacer, mais elle confère à l’ouvrage un aspect décalé, plus mystique que véritablement SF. Du coup, si on y adhère, le film passe assez facilement et on se surprend à trouver la fin expédiée trop vite.

Pas vraiment une réussite du cinéma de SF, mais une œuvre intrigante qui gagne à être vue.

[quote=Vance]Du coup, si on y adhère, le film passe assez facilement et on se surprend à trouver la fin expédiée trop vite.[/quote]
Sentiment partagé.
Je n'ai jamais lu Dune, ce qui me donne un regard neuf. On sent qu'il y a plein de choses à dire mais trop peu de temps pour le faire, c'est assez frustrant.