Et les comics ?

Spiderman 1 : Vocation
Spiderman 2 : Fusion
De J.M. Straczinski et John Romita Jr, collection Marvel Premium chez Panini France


Il s’agit d’albums cartonnés reprenant les épisodes 31 à 35 d’Amazing Spiderman.

J’avais abandonné les aventures de l’Homme-Araignée à peu près à l’époque de la saga du clone, saoulé par ces intrigues tortueuses et obligé de faire des choix en raison de la multiplication des parutions Marvel. Retrouver le personnage emblématique de la Maison des Idées sur un support aussi agréable (le papier est fin mais agréable au toucher, le format est pratique, très légèrement plus petit que les albums de BD classiques) est une bonne surprise, d’autant que les artistes aux commandes ne sont pas n’importe qui. Si Romita Jr est une pointure qui s’est déjà frottée à Spidey, Straczinski suit au contraire la voie ouverte avec brio et succès par Joss Whedon. A noter que les couv’ sont de Campbell.

Le résultat est là : c’est remarquable. Parfaitement en adéquation avec le sujet, le créateur de l’énorme Babylon V présente une histoire quasiment resurgie du passé où Peter Parker sera à la fois confronté à la dure loi de la vie mais aussi à ses propres origines super-héroïques. Bien entendu, il y a un ennemi, bien entendu, il est implacable, aux frontières du surnaturel. Les combats et actions d’éclat qui jonchent les épisodes sont traduits avec une dynamique habituelle et un sens du découpage très percutant : on ne s’ennuie jamais dans ces aventures très fluides, malgré l’inévitable discours pédagogique – mais présenté ici de façon très décalée, le propos ne correspondant pas forcément aux images. Parfois brutal, parfois cynique, c’est un Spiderman adulte, mais toujours en butte aux problèmes qui ont miné son existence, qui essaie ici de comprendre, d’avancer dans la vie, puis simplement de survivre en affrontant son destin.

A l’instar de Whedon, Straczinski a su préserver l’esprit de la série tout en la sublimant : les dialogues sont plus modernes, plus pervers parfois, les situations plus nuancées. Mais le virevoltant Spidey est bien le même, plus fort que jamais et en même temps si vulnérable, il est surtout doué d’une volonté qu’on ne lui connaissait pas, cette force qui fait les véritables héros. A l’heure des choix, nous savons qu’il fera les bons, quoiqu’il advienne, quelles qu’en soient les conséquences. Et la fin du second album laisse augurer d’un avenir nettement plus sombre.

J’oubliais : merci au Leader pour le prêt des comics. Ce fut un vrai plaisir.

Ultimate Iron-Man, de Orson Scott Card (scénario), Andy Kubert & Mark Bagley (dessins)

Excellente mini-série de 5 épisodes que l’auteur multi-récompensé de la Stratégie Ender et des Chroniques d’Alvin le Faiseur nous a pondue là. Ce mormon habitué à dépeindre les problèmes éthiques et les cas de conscience s’est défoulé pour redéfinir les origines d’un héros qui détonne dans l’univers Ultimate. On a droit à un ton direct, sans concession, chargé d’humour subtil et émaillé de petites remarques croustillantes : les dialogues sont plus proches d’un Bendis que d’un Claremont et l’auteur place régulièrement des ellipses habituellement réservées aux lecteurs de romans. Il ne dédaigne pas nous parsemer des détails sordides et dépeint de nombreuses scènes de souffrance et de torture. Bref, il faut suivre, mais le dessin aérien de Kubert permet de s’y repérer sans problème, même s’il ne semble pas avoir pris autant de soin que dans la saga Origins – en outre, la dernière partie a été achevée par Bagley, Kubert ayant été débauché par DC.

Au final, on a droit à une histoire aux multiples ramifications, où les coups tordus se mêlent aux complots politiques et aux rancœurs familiales. Seul hic : cela va un peu vite et, si l’on ne peut qu’être fasciné par ce Howard Stark opportuniste, diablement malin et prévoyant, on a du mal à s’attacher à Tony une fois qu’il a atteint l’âge de raison. Cela dit, ses relations avec Rhodey sont une merveille d’écriture. Ensuite, on peut faire la fine bouche sur le propos de départ (comment Tony a acquis ses pouvoirs, la particularité de son organisme, l’explication de son intelligence et de ses faiblesses), un peu osé, mais le travail effectué sur la bioarmure de départ est très intéressant.

Une suite est prévue. Je l’attends avec impatience.

Wildguard : Téléréalité, de Todd Nauck,  Angle Comics


176 pages. Papier légèrement glacé agréable.

Il s’agit des 6 épisodes de l’arc Casting Call que Todd Nauck, jeune dessinateur passé par Image, Marvel et DC, a ruminé pendant des années, à partir de petits épisodes réalisés durant son adolescence. L’idée s’appuyait sur des concepts télévisuels, comme la série Cops : pourquoi ne pas suivre le quotidien d’une équipe de super-héros afin de voir comment ils travaillent avant, après et pendant une intervention ? Lorsqu’il a commencé à avoir assez d’indépendance pour se lancer sérieusement, Nauck y a marié le concept de téléréalité : ce que vous lirez est donc la narration de la conception d’un groupe de super-héros par le biais d’une émission du genre Star Ac. Trois jurés, dont un secret au début de l’histoire, prennent en charge les auditions d’environ 200 apprentis super-héros dans la cité de Servo City ; ils doivent en dégager une vingtaine, puis une douzaine, puis constituer une équipe de 5. Bien entendu, tout ne se passera pas sans anicroche…

Par le biais d’un encrage clair et d'un dessin passe partout à mo-chemin entre Perez et McFarlane, Nauck annonce tout de suite la couleur : le ton est léger, frise la parodie respectueuse et se concentre sur les personnages truculents plutôt que sur les intrigues (celles-ci sont convenues, voire un brin ridicules). On voit débarquer dans les studios une foule de super-êtres hauts en couleurs dont la plupart rappellent les grandes heures de DC au temps de la Légion des Super-héros, avec des costumes ringards et des pouvoirs élémentaires datant des années 70 : maîtrise du feu, de l’eau, de l’électricité, super-vitesse, super-force, élasticité… C’est au travers des présentations un peu décalées ( Conductra, qui peut générer 1,21 GoW d’électricité, pas un de plus ; Teflon, « homme fort qui n’attache pas » ; Starlette, « super-héroïne aspirante aux pouvoirs non définis ; Ignacia, « chaude et pyrotechnique ») et des commentaires permanents des protagonistes – qui s’expriment régulièrement sur ce qu’ils ont fait, comme dans les émissions susdites – que l’on suit les aventures de ces apprentis héros plus ou moins idéalistes, hésitant régulièrement entre en montrer un max au public et faire correctement leur job. Certains vont tirer la couverture à eux, faire des commentaires arrogants, d’autres seront poussés par leur conjoint, d’autres mentiront sur leurs pouvoirs…

C’est assez rafraichissant, souvent drôle ; c’est tout de même moins incisif et cynique que je ne pensais, mais ça se lit très facilement, notamment grâce aux étiquettes que le dessinateur nous place à chaque fois sur les personnages, afin qu’on s’y retrouve.

Shanna, Frank Cho, Marvel Graphic Novels, Panini 2006

Une BD sympa, rafraîchissante, contenant les 7 épisodes de la maxi-série Shanna : Saison de chasse. Couverture cartonnée très solide, papier glacé de bonne qualité. On a droit à la reproduction des covers originales, qui sont splendides.

Ca se passe sur une île où une équipe d’Américains s’est crashée. Ils découvrent un endroit hors du temps peuplé d’animaux tout droit sortis de Jurassic Park, avec force T-Rex et raptors. Ils se réfugient dans un immense bunker nazi et y découvrent une jeune femme issue d’expérimentation génétiques : elle est belle, blonde, mais elle a la force de 10 hommes et apprend vite. C'est tout naturellement que les hommes la baptisent Shanna. Elle est peut-être leur seule chance de survie…

J’aimais beaucoup les premiers dessins de Franck Cho, à la mise en page classique mais au crayonné rappelant à la fois Frazzetta et Moebius. S’il a un peu plus de mal avec les visages, il sait à merveille placer ses personnages en situation. Il s’est ici lâché autant avec sa belle héroïne aux formes plantureuses qu’avec les combats entre dinosaures : le sang coule à flots dans cette série à l’histoire somme toute banale. On n’en apprendra guère sur l’origine de cette installation secrète malgré la présence d’une scientifique qui y a survécu. On saura juste que Shanna était avant tout destinée à être une arme : on est un peu comme dans un mix entre Wolverine et LOST. Le ton demeure léger, l’accent est mis sur l’action avec quelques très belles scènes où Shanna décapite du raptor à tire-larigot.

Sympathique.

Wolverine 154

Petit intermède en France avant d’entamer la saga Wolverine : Origins. On a droit à 2 épisodes signés Stuart Moore et C.P. Smith, fraîchement débauchés par Joe Quesada. Le premier, the Package, est une petite merveille. Malgré la brièveté de l’histoire (il s’agit d’un one-shot), on ne peut qu’être séduit par la mise en page classieuse, l’encrage extraordinaire qui magnifient un cadrage résolument cinéma : les plongées, contre-plongées et l’emploi systématique du contre-jour confèrent à l’œuvre une aura imposante qui rappelle le Jungle Saga où le grand Mignola s’essayait à Wolverine.

Logan a une mission, que sans doute lui seul peut faire, dans un territoire africain des plus hostiles : un colis à récupérer avant de franchir la frontière. Pas de super-vilain. Pas d’armes destructrices. Juste de misérables soldats, une atmosphère oppressante, et de nombreux périls. Pas de bla-bla. Le sang va beaucoup couler. Et Wolverine aura rarement été aussi noble.

La seconde histoire, the Healing, est plus classique dans sa construction et presque aussi émouvante.

J'ai failli ne jamais voir ce topic!!! très interessant !!!
Wolverine:origins il sort quand???

Des nouvelles à propos du Prologue????

Tu parles de quoi au juste ? La série Wolverine : Origins de Jenkins et Kubert ? Elle est sortie en France en 2004 dans la collection Best of Marvel.




Quant à celle-ci, de Way et Dillon, titrée Born in blood :



je crois qu'elle est sortie en juin aux States et vient juste de s'achever (5 épisodes). Il faudra patienter un peu chez nous, à moins que tu ne craques pour un trade paper back en VO.

Ca y est, Origins : Born in blood vient de sortir, on le trouve ici.

merci pour l'information!!!!!
je suis en retard de quelques années !!!lol

Astonishing X-Men 18

Deadly Genesis 3 : moins puissant, moins intense que les épisodes de Whedon et Cassaday, cet arc n’en reste pas moins assez prenant, notamment grâce à l’intrusion d’un ennemi particulièrement redoutable, qui plus est surgi du passé. Coup classique, mais efficace, qui vient remettre en cause les bases déjà branlantes de la mythologie Xavier (rappelez-vous les Protocoles de Xavier et, bien avant, quand il s’était fait passer pour mort). Brubaker et Hairsine nous concoctent un scénario à l’ancienne (à la manière de Chris Claremont – avec plein de subplots – mais aussi des relents de Nicieza), accompagné de dessins rappelant l’époque Byrne et Alan Davis – l’encrage y étant pour beaucoup. Des visages très expressifs, des corps mobiles, beaucoup de dynamique dans un découpage assez académique. Décidément, les Astonishing savent ressortir les vieilles recettes pour nous en mettre plein la vue.



X-Factor : the Big Bang. J’aime assez ces épisodes très sombres parallèles à la Décimation. Même si l’intrigue est un peu ardue à suivre (beaucoup d’enquêtes simultanées) et les dessins déroutants, c’est à la fois nettement plus mûr et plus fun que beaucoup de productions mainstream. Du mystère, des révélations, des répliques comiques. Pas mal.

New Excalibur : Shadow on the soul. Je ne cracherai pas sur Claremont, tant il a oeuvré pour faire des X-Men ce qu’ils sont aujourd’hui. Mais là, l’épilogue que constitue cet épisode est assez décevant. Ca va très vite, ça bouge beaucoup et ça castagne, mais on a l’impression de voir du sous X-Men. C’est du déjà-vu (rappelez-vous les X-Men contre X-Men juste avant l’apparition de Phénix). N’empêche, grâce à des dessins agréables, très clairs et colorés, on passe un bon moment.

Exiles, Son of Apocalypse 2 : suis pas trop fan des Exiles, même s’ils permettent de nous faire du What if ? en seconde main, histoire de se replonger dans les heures les plus glorieuses (ou les plus sombres) de l’univers Marvel. Et puis on a eu droit à quelques confrontations inespérées, possibles que dans des numéros du genre Contest of Champions ou Secret Wars. Ici, on est en plein Age of Apocalypse, enfin, juste après. Des choix cruciaux devront être faits par l’équipe dont certains membres sont issus de cette réalité. Pas toujours cohérent, mais on se surprend à attendre la suite avec impatience.

X-Men Extra #59, novembre 2006 (version kiosque)

Contient les deux derniers épisodes de la série les 198, et les 2 premiers de la série Génération M.



Malgré des dessins finalement assez laids, sur un découpage académique, de Jim Muniz, j’avais bien apprécié l’accroche des 198, le suspens inhérent aux interactions des différentes factions ayant un intérêt à préserver, ou à éliminer, les derniers mutants vivants. Entre les cadres de l’école de Xavier, rigides et fiers, les jeunes mutants revendiquant leur indépendance, les mutants sans pouvoir complètement perdus dans un monde hostile, désespérés ou au contraire libérés de leur fardeau, le gouvernement qui veut garder la mainmise sur les 198, hésitant entre protection rapprochée et exploitation. Avec en outre l’irruption de nouveaux personnages aux étranges pouvoirs, tout contribuait à faire de cette mini-série une histoire majeure parallèle aux X-Men. Mais le dernier épisode, dans un souci sans doute de précipiter l’action, bâcle la plupart des intrigues, notamment celle liée à Mr M, cet étrange être aux dons extraordinaires, protecteur et philanthrope, mais sachant être redoutable. Grosse déception, malgré une jolie fin.



Paul Jenkins signe Génération M : on a droit à une histoire soignée, aux ramifications nombreuses, s’intéressant aux retombées du Jour-M (le jour où la Sorcière Rouge décréta et fit en sorte qu’il n’y ait plus de mutant) sur la population. Assez proche dans l’esprit de the Pulse, on suit le quotidien de Sally, journaliste spécialiste des mutants, qui se retrouve malgré elle mêlée à une enquête cherchant à mettre la main sur un tueur d’ex-mutant. Les dessins insistent moins sur le spectaculaire que sur les émotions, le ressenti, grâce à un encrage adapté. Je suis moins convaincu par les visages, qui manquent de netteté. A suivre.

Wolverine #155, Marvel France (édition kiosque).

Avec les 2 premiers épisodes de Wolverine : Origins, intitulés Born in blood.



Wolverine se souvient de tout depuis le Jour M. De tout ce qu’il a fait, de tout ce qu’il a été. Et, armé du sabre ultime Muramasa, il entame sa longue croisade vengeresse contre ceux qui l’ont manipulé.



Un peu dubitatif. Je n’ai rien contre les dessins de Dillon, encrés plutôt finement, restituant suffisamment la sauvagerie de certaines scènes dans un découpage assez classique. J’ai un peu de mal avec les bouches un peu disproportionnées, mais les postures sont efficaces. Le scénario m’interpelle davantage, on a du mal à se passionner, tout en étant curieux de voir la suite. Car Daniel Way joue la carte des multiples complots, distribuant avec parcimonie les indices sur le passé trouble de Wolverine. C’est parfois agaçant de tomber sur des ellipses, des phrases codées, des remarques renvoyant à des informations que nous ne détenons pas. Et, comme dans les moments les plus retors des X-Men de Claremont, on y voit des manipulateurs manipulés par des êtres dans l’ombre.

Cela dit, si on jour le jeu, c’est du lourd, si tant est qu’on accepte le postulat qui veuille que Logan ait été un salopard de première. Certes, on le savait capable des pires extrémités (le seul X-Man à tuer de sang-froid) mais il était en général couvert par une excuse (sauver la vie d’un proche) ou une mission (pour le SHIELD, l’Arme X ou qui que ce soit). Mais là, lui-même se dégoûte pour les atrocités qu’il a commises. Les Wolverinophiles vont peut-être trouver la pilule amère. Les autres y verront sans doute un moyen de renouveler encore l’image de ce héros ( ?) définitivement non- conformiste et absolument charismatique.

A noter, pour les amateurs de duels sanglants, le combat qui s’annonce dans le n°3 de cet arc devrait être dantesque.

Astonishing X-Men 19, Marvel France, édition kiosque

Deadly Genesis 4 : On progresse toujours à pas de souris dans cette descente aux enfers doublée d’une redécouverte des événements troubles qui ont présidé à la naissance des X-Men actuels (donc les Nouveaux X-Men, par rapport à ceux de la période classique). Histoires de familles, de manipulation mentale : de secrets honteux en souvenirs effacés, tout le paysage mutant (et surtout l’ensemble des agissements de Xavier) est complètement remis en question dans cet arc plutôt bien écrit (mais qui tire un peu en longueur) par Brubaker, avec des dessins de Hairsine assez convaincants, notamment au niveau des visages très expressifs, dans la mouvance d’Alan Davis. En supplément, 8 pages dessinées par Pete Woods sur les origines de trois nouveaux mutants qui ont leur importance pour la suite de l’histoire. Et on a droit à une couv originale de Silvestri, pas très réussie.



X-Factor 4 : Lines in the sand. Violent, irrévérencieux, complexe (voire confus). Tels sont des épithètes qui collent assez à l’univers de Mutant Town décrit au travers des pérégrinations de l’agence dirigée par Madrox. Peter David se lâche complètement, pas toujours suivi au mieux par des dessins heureusement très sombres de Sook. Un happening choquant laisse les lecteurs sur le carreau.

New Excalibur 4 : Old times now are not forgotten. Par Claremont & Cummings, avec une couv signée Ryan. Le gouvernement britannique a décidé de couvrir les agissements des mutants impliqués dans les dernières affaires (notamment l’attaque de pseudo-X-Men). Le problème est que ça n’est pas du goût de tout le monde. Du coup, arrivée d’un guest vindicatif (Lionheart, qu’on a vue chez les Vengeurs) et une X-Men en danger de mort… Malgré une intrigue retorse, l’implication d’anciens ennemis du temps de la 1e équipe Excalibur, ça n’est franchement pas passionnant. Ca se termine en cliffhanger qui augure d’une accélération dans les prochains numéros.

Ultimate Fantastic Four # 15 : Ultimate X 4
© Marvel France, edition kiosque



Les deux épisodes du mini-crossover UXM/UFF écrit par Mike Carey et dessiné par Pasqual Ferry.

Où l’on retrouve le personnage de Rhona Burchill qui, si je me souviens bien, avait mené la vie dure aux UFF il y a quelques numéros de cela. Une surdouée, dotée d’un complexe de supériorité, et jalouse de Red. Ca avait donné lieu à un épisode assez dramatique et un peu confus, avec un vilain très différent des autres et pourtant redoutable, de par son absence de scrupules et sa misanthropie.

Ici, c’est mauvais. Sur une trame connue (on éloigne une partie des UXM et on attire l’autre sur les UFF en leur laissant des indices), Carey nous pond une histoire indigeste avec des dialogues très vite gonflants. Les bastons promises (notamment sur une couv, entre Wolverine et la Chose) n’ont même pas lieu ou tournent court et surtout, le vilain se débarrasse beaucoup trop facilement de ses adversaires, devenant en outre, grâce à ce qu’elle a dérobé à l’Institut Xavier, totalement omnisciente et omnipotente. Et encore une fois, c’est sur une embrouille de Red que nos héros l’emportent. La fin avec Wolverine est lamentable.

Les dessins en revanche sont assez sympas, malgré un encrage trop synthétique. L’appui de Leinil Francis Yu dans le second épisode n’apporte rien que quelques jolies cases.

Numéro à fuir.

X-Men #119

Marvel France, édition kiosque

Uncanny X-Men 469 à 471 : Wandering Star

Trois épisodes écrits par Claremont qui forment une histoire complète sur les répercussions du massacre de la famille Grey par des commandos shi’ar, tandis que Tornade est restée en Afrique pour aider T’Challa (la Panthère Noire) et que l’Institut Xavier est sous la surveillance d’un nouveau modèle de Sentinelle depuis le Jour M.

Dessins agréables de Tan, assez dynamiques, avec un bon découpage qui met en valeur l’action. Tan est en revanche assez mauvais sur les plans fixes de profil, il fait penser à Liefeld, voire Silvestri.

Sinon, c’est du Claremont assez réussi, pour une fois concentré sur son sujet qui est assez dense. Les dialogues sont acérés et vifs, les storylines parallèles sont vite récupérées. Tout tourne autour de Rachel : elle porte une marque qui fait d’elle la dépositaire du pouvoir du Phénix, et les Shi’ar ont décidé de l’éradiquer. Seulement, elle a soif de vengeance devant l’acte barbare dont les commandos ont fait preuve. Les X-Men lui ont prouvé leur solidarité mais c’est à elle de se reconstruire. Comment réagira-t-elle devant la menace ? Que faire pour stabiliser sa psyché (elle a vécu tant d’atrocités depuis sa naissance) ? Et pourquoi pas une séance chez un psy ? Oui mais voilà, l’O*N*E* et ses Sentinelles ne la laisseront pas sortir.

En dépit de quelques facilités (l’évasion des commandos était tout sauf une surprise), ça se lit assez bien. Bishop et Valérie Cooper sont présentés sous un jour favorables, qui les rend fascinants chacun à leur façon (voir la partie d’échecs entre eux). J’ai trouvé ces Sentinelles plutôt cool, surtout dans le 3e épisode, lorsque l’une d’elles vient aider Rachel. L’enquête africaine menée par Tornade et Wolverine promet beaucoup.

Bref, une bonne histoire, avec un Claremont qui remonte dans mon estime.

New X-Men 22 : Childhood’s end #3

Emma Frost a toujours du mal à accepter X-23, et les derniers mutants de l’Institut continuent de se chercher après les conséquences dramatiques du Jour M et les inévitables départs. Voilà qu’intervient le révérend Stryker : l’Histoire semble se répéter…

Dessins agréables bien qu’un peu naïfs. La fin promet beaucoup de violence pour la suite. Ca manque tout de même de fond, à l’image de dialogues bien légers.

Marvel Mega #30 : le Livre de Fatalis

Marvel France, édition kiosque



Contient les 6 épisodes de la mini-série Books of Doom, écrite par Ed Brubaker et dessinée par Pablo Raimondi.

Ce n’est pas la première fois chez Marvel qu’on réécrit les origines d’un personnage, quitte à modifier certaines assertions et à réinscrire le héros dans un contexte plus moderne. La plupart des héros y ont eu droit. Ici, Brubaker nous raconte l’enfance de Viktor von Doom et son accession au trône de Latvérie, à travers un témoignage direct de Fatalis et de quelques-uns de ses contemporains. C’est narré comme dans un reportage, à la manière de Little Big Man. Les dessins, clairs et explicites (tout le contraire des couvertures peintes par Rivera), mettent l’accent sur les expressions – beaucoup de gros plans – plutôt que sur l’action. L’ensemble est sombre, dans des tons chauds (sauf les scènes dans la neige).

Facile à lire, une fois qu’on a compris le concept des dialogues en voix off, l’histoire insiste davantage sur les objectifs de Fatalis que sur l’actualité. On peut être déçu par certaines attentes : la confrontation avec Red Richards est à peine abordée, et sur le ton de la plaisanterie (la 1e partie s’attèle d’ailleurs à dégommer quelques rumeurs de ce genre) ; les inventions sont évoquées de façon assez vague, on reste assez loin du Fatalis qui transparaissait dans la plupart des aventures des FF, ou même de celui qui affrontait Iron Man dans les très beaux épisodes où ils sont coincés dans le passé médiéval. On a surtout affaire à un homme blessé et frustré, conscient de son génie, éternellement insatisfait. Récit humain, cherchant à révéler d’autres facettes de l’homme qu’on croyait connaître par cœur. Pourtant, chaque tentative de faire le bien (comme la libération de son peuple) se trouve contrebalancée par des attitudes ou des réflexions répréhensibles (il n’hésite pas à tuer ceux qui le contredisent). Et ses très rares failles (son attachement très fort pour sa mère, sa tendresse pour Valérya) ne lui poseront pas longtemps de problèmes de conscience.

Au final, le portrait dressé est intéressant mais frustrant (on est très loin du Fatalis qui deviendra maître du monde), malgré un petit twist final qui prête à sourire. Fatalis n’en sort ni grandi, ni avili. Peut-être un peu plus humain.

Wolverine #156, Marvel France Panini (édition kiosque).

Avec les épisodes 3 & 4 de Wolverine : Origins, intitulés Born in blood.

La confrontation attendue entre un Wolverine vindicatif, cherchant à réparer les erreurs d’un passé bien trouble, et Nuke, dépêché par ceux qui veulent entraver la croisade du mutant griffu. Emma Frost sera (indirectement) de la partie avant qu’un troisième larron (et pas des moindres !) se joigne à eux, et là, il y aura de la castagne.



Une superbe couv de Simone Bianchi annonce la couleur : le sang va couler, Wolverine va en prendre plein la gueule et ses ennemis vont le regretter. C’est violent, très graphique malgré une mise en page classique, et plutôt passionnant : cette fois, les deux épisodes sont plus denses, donnent moins cet effet de fouillis des premiers. Il y a quelques révélations toujours incroyables sur le Logan qu’on ne connaissait pas – dont on ne se doutait pas. Et toujours ces gars de l’ombre, qui manipulent, complotent, tirent les ficelles et dont on ne sait pas vraiment s’ils cherchent à attirer Wolvie ou à l’écarter, voire le neutraliser. Ca sent l’Arme X, mais c’est à la fois plus obscur et plus percutant.

De bonnes idées (pas facile de renouveler les combats de Wolverine – et pourtant !), un encrage agréable quoique cru : Way sait où il va et parvient à captiver. A part le fait que Dillon a du mal à varier ses visages (les profils rappellent Barry Windsor-Smith), je suis conquis.