Vive les filles !

J'avais remarqué, voici quelques années, avant la grosse mode de la fantasy, qu'en matière de littérature pour les ados, ce sont surtout les filles qui achetaient les histoires de peur (d'horreur, pour peu qu'on puisse véritablement parler d'horreur en littérature pour ados).

Les filles semblaient aimer davantage se faire peur, alors que les garçons penchaient davantage vers l'aventure.

Tiens, ceci expliquerait pourquoi d'effrayants garçons vivent une aventure avec des tops models

Ben voilà une théorie intéressante!

Moi, je vais me contredire. Je disais que les femmes aiment la romance? Pourtant, en jetant un coup d'oeil aux anthos américaines d'histoires d'épouvante (le plus souvent fantastiques) des 15 dernières années, on est obligé d'admettre que ce sont des femmes qui écrivent certaines des meilleures nouvelles de ces anthos.

Le fantastique est une littérature d'émotions, et on dirait que les écrivaines ont la sensibilité qu'il faut pour nous faire ressentir des choses abominables, pour aller nous chercher au creux de l'âme. Pensez à Lisa Tuttle, à Nina Kiriki Hoffman, à plusieurs autres.

Mais là, on s'éloigne de la fantasy. Scusez.

Pourquoi les femmes préfèrent la fantasy et les hommes la Sf? (à supposer bien entendu que les chiffres avancés soient exacts! lol).

En ce qui me concerne, moi qui suis une "fille idiote" , j'aime la fantasy pour son sens de l'honneur, son style généralement littéraire, et son héros (musclé et chien fou, pas forcément très gentil mais plutôt bourru). La fantasy étant proche du conte ou de la légende, il manque la cheminée et la peau pour lire un roman tranquille.

Non, plus sérieusement, et si la SF n'apportait pas (encore?) à son lectorat féminin ce qu'il attend? La fantasy intéresse les femmes, mais c'est là un phénomène récent. La Sf ne pourra que les intéresser si les sujets accrochent les femmes. Quand on travaille, qu'on s'occupe des mioches, qu'on gère une maison et les comptes, croyez-vous qu'on puisse sincèrement lire de la SF qui nous envoie sur Mars? (c'est un exemple) . Perso, je n'y arrive pas. Par contre, de l'anticipation pour améliorer la vie quotidienne (socialement, économiquement, etc... et les conséquences possibles, optimistes ou pessismistes), ça, ça m'intéresse en SF.

Evidemment, ces réponses n'engagent que moi. je ne parle pas au nom de mes consoeurs.

Il existe un mouvement très fort de SF féministe en Amérique du Nord (mais évidemment, ce n'est pas cette SF-là qu'on prend pour faire les films à la mode). Je pense qu'ils (elles?) ont même leurs propres congrès. Tu trouverais sûrement de quoi te plaire là-dedans. Je ne peux malheureusement pas recommander des lectures, puisque je ne suis guère SF – ni fantasy d'ailleurs. Au Québec, par exemple, il y a Élisabeth Vonarburg.

tof a écrit:

Pour le polar, c'est autre chose. Derrick est un sex-symbol pour les dames, on le sait !

Sorry? Tu veux dire pour les plus de 60 ans?

Bref, concernant le débat, je crois que Silmarwen est la plus proche de la vérité dans son explication. C'est un comportement global de la femme qu'il faut observer, pas seulement par rapport à la lecture. D'une manière *général*, on reconnait que la femme est moins matérialiste dans sa relation à la plupart des choses, au plaisir, à l'amitié etc. Elle fait appel au facteur imaginaire, au romanesque (non pas dans le sens "fleur bleue" mais dans le sens de " romancer les choses ") très souvent. Evidement plus on va et plus les tendences s'équilibrent ou s'inversent. Mais de tous temps, du début de l'humanité à la naissance de la civilisation, jusqu'à progressivement arriver à notre époque : la femme était "reléguée" au travail du foyer. Ce n'était pas elle l'aventurière qui partait en campagne, en chasse ou autre. Donc son aventure elle a du la trouver ailleurs. Elle est devenu le coeur du foyer, trouvant ses aventures dans la romance des choses, dans les récits. Et on la toujours considéré comme étant maitresse de la sphère du sensible alors qu'à l'homme on imputait le travail plus physique, plus pragmatique. Sa relation avec l'enfantement est dans la même veine. Sa relation avec la nature aussi. Puisque la femme était de la sphère du sensible, elle était plus à même de voir le mystique dans la nature, le divin, la magie. Et ça , c'était un réel pouvoir.
Je ne m'avancerais pas pour toutes les civilisations mais dans les civilisation occidentales, c'était plus ou moins ça. La civilisation celtique donnait du pouvoir à la femme. Pas le même pouvoir qu'elle recherche aujourd'hui, mais un pouvoir lié à tout ce que j'ai développé plus haut.
J'emploie le passé parceque évidement la femme s'est émancipée depuis, elle est sortie de la sphère familiale pour entrer dans celle du social, du politique, du travail. Et puis les société ont changé. Et aujourd'hui, comme dit plus haut : les tendances s'équilibrent et s'inversent. Mais j'ai tendance à croire aux empreintes et à la mémoire collective. Et je pense que c'est resté dans l'essence de la femme que d'être plus orientée vers le mystique, le sensible, la nature, le divin, l'émotion. Et je suis sure que si on faisait un sondage plus précis on verrait que dans la Fantasy, ce que les femmes préfèrent ce n'est pas l'Heroic fantasy mais plutôt de la Fantasy mythique, des textes à la Marion Zimmer Bradley, Tanith Lee, Léa Silhol où l'on retrouve cette vision du pouvoir féminin propre à la femme celte.
Je n'ai pas lu tout ce qui se fait en Fantasy, mais je pense que dans ce genre littéraire et dans ses ramifications (que ce soit le conte, le folklore) l'importance est davantage donnée à ces sphères moins pragmatique que régissait la femme. Les contes de fées mettent en scène des héroines, pas des héros. Le Prince n'est qu'accessoire. La Fantasy encense la femme, elle y est magnifique, divine, princesse etc...
Donc pour moi il y a deux facteurs qui font que la Fantasy attire plus les femmes:
1-La Fantasy fait davantage la part belle aux femmes fortes que l'on trouvait dans les récits celtiques et nordiques (avec ce rapport à la nature et tout ce qu'à évoqué Silmarwen)
2-La femme, dans son passé historique et dans ses tripes, est plus proche de la sphère du sensible, de l'émotion, que de celle du pragmatisme, du concret, de l'aventure physique.

D'où je pense la préférence à un genre littéraire qui se base sur une existence du divin et de la magie en étroite relation avec la nature, plutôt que à un genre littéraire qui se base sur le monopole de la science et de la guerre.
Il est intéressant je pense aussi de remarquer que les femmes aiment aussi beaucoup le fantastique et l'esprit fin de siècle. Les thèmes du vampire et de la fée y refont leur apparition, ainsi qu'une vision onirique et fascinante de la femme (voir Jean Lorrain, Maupassant, Poe etc.). Et même si pas mal d'auteurs de cette époque étaient aussi pas mal misogynes, ils étaient eux même dans une sphère du sensible, de l'imaginaire, de l'onirisme qui correspond à ce que peut aimer la femme.

Bon j'ai jeté mes réflexions comme ça sans trop m'y attarder. Et je parle d'un point de vue *général* et évidement il y a des exceptions, évidement le monde change, mais je vois pas d'autre explication.

Raphaëlle, je me retrouve assez dans ta description de la lectrice moderne .

Même si objectivement j'ai lu plus de livres SF que de livres fantasy...

ah merde je suis une femme intelligente alors parce que moi je bouffe de la Hard SF depuis l'âge de 12 ans... je me suis farcie la plpuart des fleuve noir anticipation, j'adore Asimov, c'est un Dieu, je suis à genou devant Kim Stanley Robinson et sa trilogie sur Mars.

Non sérieusement... pourquoi ... j'aime pas la fantasy, c'est certes plein de bons sentiments mais ça ne m'évade pas, pas autant que les batailles stélaires, les navires dans l'éspace. j'ai pas beosin d'une revisitation du pays des bisounours pour me sentir bien. Moi la fantasy (alors j'ai peut-être pas lu les bons livres dites moi lesquels lire) c'est des parties de jeu de rôle couchée sur papier et à ce compte là je préfère encore jouer que lire. oui je sais je vais me faire taper dessus. Et attention, je parle de Fantasy mais je devrais dire heroic fantasy. Ma dernière déconvenue ? Et pourtant y'avait un super teaser de Marion Zimmer Bradley dessus : Terry Goodkind l'épée d vérité... c'est nul...c'est horrible tellement c'est nul heureusement qu'on me l'a offert.
Tout est téléphoné dans son roman. Enfin on va pas débattre de ça, mais depuis 5 ou 6 ans que je lis de la fantasy, j'ai l'impression de tourner en rond. C'est toujours la mêe chose un gars, une fille, un méchant, un magicien... et vogue la galère.

Moi j'aime les trucs plus réalistes peut-être Gaiman, Carroll (jonathan), Poppy Z Brite... j'aime bien stephen King, y'a des super bouquins (nefin surtout les vieux, les récents.. bof) Dan Simmons, Dean Koontz histoire de pas me prendre la tête en lisant.

Je crois que ce qui fait que les femmes préfèrent la fantasy à l'a Sf c'est que ce ne les ramène pas aux peurs qu'elles peuvent érpouver au quotidien, parce que mine de rien on aime les machos mais on les préfère en armures.

Posez-vous la question dans Star wars épisodes 4-5-6 qui est votre personnage masculin préféré ?
Pour les filles c'est Luke, pour les garçons c'est Han Solo.
Et pour moi c'est le wookie.

Allez ...

La Mad !

La Mad, tu exagère, Luke est asexué, franchement je ne vois pas qu'elle femme fantasme dessus... alors que Han...
M'enfin, je fais le même constat que toi, j'aime la fantasy mais au final j'en ai lu très très peu.
Là j'attaque le cycle des Fey, est franchement ça j'aime ! Ce qui m'embête plus c'est que c'est encore une saga à rallonge.
Marre à ce niveau là, la fantasy il faut toujours que ça traine sur une trilogie et plus si affinités.

Pareil, moi aussi j'ai toujours préféré ce bon vieux Han... Luke me faisait l'effet d'être mon grand frère, donc asexué.
Sinon, la fantasy j'aime sauf si ça traîne (genre Robin Hobb et son Assasin du roi qui en est à son X tome..) Le plus long que j'ai lu, c'est les 4 tomes du Trillium de bradley (et encore, Les 3 Amazones peuvent s'y ajouter, donc ça fait 5).
Côté SF, comme je l'ai dit, ce n'est pas trop ma tasse de thé. Tout dépend de la façon dont s'est écrit. Si ça me rappelle trop mes cours de maths et physique (description détaillée de comment fonctionne tel robot, vaisseau....) je laisse tomber. Sinon ça va. Ex.: j'ai adoré le recueil Moisson d'étoiles de Arthur C Clarke (alors que je ne suis jamais allée au bout de son 2001 odyssée....), et La fin de l'éternité d'Asimov.
Pour en revenir au débat: comme je l'ai déjà dit plus haut, il semble que tout soit plus une question de goût que de sexe....

C'est amusant comme les gouts diffèrent. De tous les Asimov que j'ai lu, La fin de l'éternité est le seul que je n'ai pas terminé.
Pour ma part, cela me saoule tellement les sagas qui n'en finissent pas que j'hésite à découvrir Robin Hobb. On m'a prêté un "pavé" qui contient les 3 premiers de l'Assassin Royal et je n'ose toujours pas l'ouvrir. C'est un peu comme les BD, quand on ne sait pas où ça va, on se fait mener en barque pendant des années sans même savoir si on aura la fin un jour... (à ce propos je plains les fans de Thorgal) Financièrement c'est dur, mais surtout c'est pénible de toujours être en attente d'une suite. Il y en a qui sont morts avant de les avoir...

Citation :

genre Robin Hobb et son Assasin du roi qui en est à son X tome..)

Non, non. Elle en est à son tome XIII et c'est terminé.
Il faut lire nos critiques qui sont mises en ligne, quand même

madoliere a écrit:

... j'aime pas la fantasy, c'est certes plein de bons sentiments (...)

Moi j'en connais qui est pleine de mauvais sentiments ! Tu es clairement pas tombée sur les bons textes

Lucie

Denis a écrit:

Citation :

genre Robin Hobb et son Assasin du roi qui en est à son X tome..)

Non, non. Elle en est à son tome XIII et c'est terminé.
Il faut lire nos critiques qui sont mises en ligne, quand même

Voui, enfin, elle, elle a écrit trois volumes consacré à l'Assassin Royal. Après, trois volumes (dont deux seulement traduits à ce jour) pour les Aventuriers de la Mer, puis en finale, trois volumes consacrés au personnage de Sire Doré, alias le Fou, dont Fitz est le narrateur (jusque là, à part Le Dieu dans l'Ombre, tous ses livres étaient écrits à la troisième personne).

En fait, Pygmalion a découpé en deux ou en trois, puis recollé dans le désordre, ce qui donne 13 morceaux, mais pas vraiment 13 tomes !

Lucie

réponse à Denis: je voulais dire son Xe tome (lettre X, pas le chiffre romain), d'accord j'ignore où elle en était, c'était juste pour exprimer la longueur du truc. Quant aux critiques en ligne, je n'ai pas lu celles de Hobb. Tous ces livres en série, ça me repousse un peu (raison pour laquelle mes séries de BD sont souvent incomplètes, excepté dans de rares cas, car au bout du tome 15, je commence à en avoir marre...)

Remarque, moi je n'ai lu que le XIII ème

madoliere a écrit:

Posez-vous la question dans Star wars épisodes 4-5-6 qui est votre personnage masculin préféré ?
Pour les filles c'est Luke, pour les garçons c'est Han Solo.
Et pour moi c'est le wookie.

Non, je ne pouvais pas laisser passer ça!!

Je suis une femme, et dans les épisodes 4-5 et 6, mon préféré a tjs été et sera toujours Môssieur Vador.
Bon d'accord, il y a sans doute un côté sm à creuser , le fantasme du masque (mais qui se cache donc derrière), le charisme, etc...
Quand à Luke, pffffff, insignifiant personnage, sans parler de Han Solo (que je préfère dans d'autres films)!!

Mais le wookie a toute ma sympathie également!