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 les Enfants du Rêve par Laurent Poujois

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4 participants
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lpoujois
Amibe
lpoujois


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MessageSujet: les Enfants du Rêve par Laurent Poujois   les Enfants du Rêve par Laurent Poujois Icon_minitimeSam 9 Déc à 18:16

Bonjour,
Quelques mots pour vous présenter "Les enfants du rêve", mon premier livre, publié aux Editions Milan,
axé littérature jeunesse, mais sans restriction pour ceux qui ont dépassé l'adolescence Smile
Mon éditeur en parle tellement bien que je n'ose pas le paraphraser. Ecoutons-le...
"Le début d'une grande saga d'aventures, mi-science-fiction mi-fantastique. Dans un futur sombre et déshumanisé, un groupe d'ados découvre l'existence d'un monde parallèle, les Terres des Rêves, un monde d'aventure et de magie qu'ils peuvent rejoindre librement pendant leur sommeil. Un gigantesque conflit va opposer monde réel et Terres des Rêves. Le sort de l'humanité en sortira transformé. Comme les trois jeunes héros. [...] Avec cette saga, Laurent Poujois se situe dans la grande tradition de la science-fiction fantastique. Le meilleur du texte, c'est le subtil mélange entre science-fiction et merveilleux, entre un monde futuriste à la Orwell et une pure création fantastique à la Lovecraft. Les allées et venues que vont faire les héros entre monde réel et Terre des Rêves créent une double dimension d'aventure et de magie, qui apporte une réelle nouveauté au genre. Non seulement les amateurs se régaleront, mais les non-initiés y trouveront aussi un grand bonheur de lecture. Écriture, sens de la construction et des rebondissements, galerie des personnages, tout est mis au service d'une vraie histoire placée à la portée de tous."
Que dire de plus ? Le livre est sorti depuis un mois et il fait son chemin... Il en fera encore plus avec votre aide ! Very Happy
Réclamez-le si votre libraire ne l'a pas mis en tête de gondole !!
Vous pouvez également vous rendre sur le site
[url]www.lesenfantsdureve.com[/url]
pour y découvrir les deux premiers chapitres en ligne et en pdf, ainsi que des fiches de persos, ...
N'hésitez pas à me donner votre avis ! Bienvenue dans les Terres des Rêves
Laurent Poujois
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Vance
Guerrier(e)
Vance


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MessageSujet: Re: les Enfants du Rêve par Laurent Poujois   les Enfants du Rêve par Laurent Poujois Icon_minitimeSam 9 Déc à 19:24

Tiens, intéressant ! Vais voir si le Préau en a en stock.
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Frédéric
Dragon
Frédéric


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Localisation : Brüsel
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MessageSujet: Re: les Enfants du Rêve par Laurent Poujois   les Enfants du Rêve par Laurent Poujois Icon_minitimeDim 10 Déc à 21:55

Bonjour !
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lpoujois
Amibe
lpoujois


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MessageSujet: Re: les Enfants du Rêve par Laurent Poujois   les Enfants du Rêve par Laurent Poujois Icon_minitimeDim 14 Jan à 23:32

Meilleurs voeux à tous et de saines lectures pour 2007 !

Je suis parti en retraite pour un bon mois pour corriger le deuxième volume des enfants du rêve qui sortira début mars et qui s'intitulera "les voyageurs d'Ulthar".
Toujours aux Editions Milan...
Pour les amateurs et les critiques qui n'auraient pas encore trouvé le premier volume, voici le premier chapitre à lire ci-dessous !
Donnez-moi votre avis !
A bientôt
L Poujois

PS : Was ist "Le Préau" ?

PROLOGUE

Bien des années et bien des aventures auparavant, Sargass le Roux avait été un autre homme, un certain Manuel Suza de Saragosse.
Un autre homme dans un autre univers.
Un homme immensément riche, héritier d'une noble famille espagnole.
Une famille très discrète sur l'origine de sa fortune maudite.
La réponse à la question "Quelle est l'origine de cette fortune maudite ?" est conservée dans les archives administratives de Saragosse, au deuxième sous-sol de la bibliothèque municipale, travée F, année 1537, recueil "mars à juillet", et plus précisément dans une dizaine d'actes de propriété enregistrés le 23 juin 1537 et portant tous le sceau des Suza de Saragosse. Ces actes établissent que les titres de noblesse, les terres, les haciendas et les haras peuplés de pur-sang arabes de la famille Suza de Saragosse furent tous acquis ce même jour de 1537 par Luis Suza, l'arrière, arrière, arrière et très lointain grand-père de Manuel. Ces actes de propriété précisent également que ces achats furent réglés en lingots d'or. Mais ils ne disent pas un mot de l'origine de cet or maudit. Car il est bien connu que l'or, même maudit, n'a pas d'odeur …
Pour répondre aux questions "D'où venait cet or ?" et "Pourquoi était-il maudit ?", il faut encore remonter d'une dizaine d'années dans le passé. Il faut traverser l'océan Atlantique et gravir la cordillère des Andes jusqu'au cœur de l'empire Inca. C'est ici que nous retrouvons Luis Suza, simple soldat sans autre fortune que son épée, son mousquet et son armure. Luis est l'un des cent quatre-vingt-trois hommes et trente-sept chevaux qui vont anéantir l'empire Inca sous le commandement de Francisco Pizarro.
Nous y voilà ! L'or qui transforma Luis Suza en Luis Suza de Saragosse, fut arraché aux murs des temples, aux bras des nobles, au cou des femmes et à la profondeur des tombes Incas ! Cet or qui traversa l'océan dans les cales des galions espagnols ne voyagea pas seul. Il eut une compagne de voyage, discrète et mortelle : une malédiction, la dernière prière des prêtres Incas montant sur les bûchers espagnols. Elle disait à peu près ceci :
Ouvre les yeux, Viracocha,
et contemple la douleur de ton peuple.
Les hommes à la peau de cochon nous tuent.
Leurs paroles sont traîtrises.
Leur haleine est pourriture.
La sueur du soleil est leur seul dieu.
Le peuple Inca meurt sous tes yeux.
Ouvre les mains, toi "Seigneur qui as enseigné au monde".
Répands sur leur descendance le sel amer de notre mémoire.


Qu'il s'agisse d'une malédiction ou d'une surprenante série de coïncidences, le destin s'acharna bien sur la famille Suza de Saragosse. Cinq ans après son retour d'Amérique du Sud (et six mois après la naissance de son fils), le cheval préféré de Luis s'emballa sur un chemin de montagne et sauta d'une falaise avec son maître. Le fils de Luis Suza sombra dans une tempête tropicale avec le galion qu'il commandait. Les petits-enfants de Luis Suza de Saragosse furent assassinés par des bandits de grand chemin. Ses arrière-petits-enfants furent décimés par une épidémie de choléra …
Ensevelis dans un tremblement de terre …
Empoisonnés …
Dévorés par des lions …
Mordus par des chiens enragés …
Et ainsi de suite jusqu'aux parents de Manuel dont la voiture rata un virage sur une petite route de montagne. Le véhicule fit deux tonneaux puis il sauta la falaise. Par chance (ou pour permettre à la malédiction de continuer son oeuvre), Manuel fut éjecté avant le grand saut. Lorsqu'il se réveilla sur un lit d'hôpital après deux mois de coma, il apprit trois choses : à seize ans, il était le seul héritier de la famille Suza de Saragosse ; il marcherait jusqu'à la fin de sa vie avec une canne ; il ne serait jamais champion olympique d'escrime au sabre.
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lpoujois
Amibe
lpoujois


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MessageSujet: Re: les Enfants du Rêve par Laurent Poujois   les Enfants du Rêve par Laurent Poujois Icon_minitimeDim 14 Jan à 23:33

PROLOGUE (suite) :

A sa majorité, Manuel était donc handicapé et immensément riche. Cette fortune lui permit de se consacrer exclusivement à sa passion pour les armes blanches. A défaut de pouvoir les utiliser, Manuel les étudia et les collectionna. A vingt-cinq ans, Manuel Suza de Saragosse reçut son diplôme de "docteur en métallurgie". A vingt-sept ans, il publia un ouvrage intitulé "L'art du trempage dans les forges de Damas sous le règne du calife Abu al-Abbas al-Saffa". A vingt-huit ans, il possédait l'une des plus belles collections d'armes blanches du monde, où se côtoyaient couteaux, dagues, épées, glaives, lances, cimeterres, haches, poinçons, hallebardes, francisques, kriss, et bien d'autres lames exotiques. A trente et un ans, il se maria avec une magnifique escrimeuse française qui donna bientôt la vie à une petite fille qu'ils appelèrent Izabel. A trente-deux ans, Manuel Suza de Saragosse trébucha sur son destin.
L'enchaînement fatal commença de façon très banale par la sonnerie du téléphone. En se précipitant pour répondre, Manuel heurta une vitrine d'exposition contenant une splendide hache d'apparat chinoise. Il perdit sa canne, et s'accrocha à la vitrine. Sous son poids, l'un des pieds de la vitrine se brisa net et le cube de verre s'écrasa sur le parquet. Manuel le suivit et s'effondra sur la pointe de la hache d'apparat. C'est ainsi que Manuel Suza de Saragosse se retrouva étendu en pyjama dans le couloir de son appartement avec vingt centimètres d'acier dans la poitrine.
Il mit près d'un quart d'heure à mourir.

"Et alors !" me direz-vous. "Quel rapport entre la fin tragique de Manuel Suza de Saragosse et Sargass le Roux ?" Un rapport étroit car Manuel et Sargass étaient une seule et même personne vivant dans deux univers parallèles : un monde dans lequel se déroulait l'essentiel de ses journées, le "Monde Eveillé", et un univers nourri par les rêves de l'humanité depuis la nuit des temps, les "Terres des Rêves". Dans le "Monde Eveillé", Manuel Suza de Saragosse était un infirme passionné par les armes blanches. Mais lorsqu'il s'endormait, Manuel franchissait les Portes du Sommeil, entrait dans les "Terres des Rêves" et devenait Sargass le Roux, maître de forge à Skandar la Mécanique.
Manuel Suza de Saragosse était donc ce qu'il est coutume d'appeler un Grand Rêveur. Pour atteindre les Terres des Rêves, il n'avait qu'à se concentrer sur le médaillon gravé qui lui servait de clé, puis à s'endormir. Son esprit quittait alors son corps plongé dans un sommeil profond, franchissait les Portes et s'incarnait dans un nouveau corps.
D'aussi loin qu'il se souvînt, Manuel avait toujours eu cette double-vie : une vie éveillée et une vie dans les Terres des Rêves. Il avait ainsi été un enfant insouciant dans un village de pêcheurs au bord de la mer Cérénarienne, un adolescent curieux sur les radeaux géants du fleuve Oukranos et dans les jungles parfumées du Kled, un aventurier errant sur les Terres des Nomades … puis il s'était fixé à Skandar la Mécanique.

Aussi, lorsque Manuel comprit qu'il allait mourir sur cette pointe de hache dans le couloir de son appartement, il se concentra une dernière fois sur son médaillon et plongea son regard dans la flamme gravée sur ce morceau de jade. Son esprit se détacha instantanément de son corps et la douleur disparut. Manuel ne s'attarda pas à contempler son corps agonisant. Il se retourna, descendit les marches et franchit les Portes du Sommeil pour un dernier voyage, un trajet sans retour.
Manuel Suza de Saragosse céda définitivement la place à Sargass le Roux. En vingt ans, il devint l'un des maîtres de forge les plus respectés de Skandar la Mécanique. Il développa l'art de la métallurgie jusqu'à des sommets célébrés par les plus grands maîtres d'armes des Terres des Rêves. L'Ancien Rêveur aimait écouter le bruit du foyer pour en ajuster la température au degré près. Il connaissait le secret des alliages. Il savait conjuguer dureté et souplesse. Il pouvait passer des jours entiers à marteler, souder, puis marteler à nouveau jusqu'à obtenir une lame parfaite qu'il trempait à l'infini. Sargass le Roux était un homme comblé.
Le maître de forge venait de terminer son chef-d'œuvre, une arme à nulle autre pareille commandée par un mage lointain, lorsqu'il sentit l'Appel. Comme tous les Rêveurs, Sargass savait que l'Appel était un lien sacré, une chaîne essentielle qui perpétuait l'existence des Grands Rêveurs. Aussi, lorsqu'il se réveilla en pleine nuit, saisi par ce sentiment d'urgence, par le besoin impérieux de partir dans l'instant, il se leva aussitôt.
Il devait faire vite. On l'attendait …
Sargass secoua son premier assistant pour lui laisser des consignes, convoqua un coursier nomade de Mnar pour livrer son chef-d'œuvre puis il sella son cheval et quitta Skandar aux premières lueurs de l'aube. Guidé par la force de l'Appel, Sargass le Roux traversa les Terres du Péril, longea les forteresses murmurantes de l'Ancien Peuple, et s'arrêta enfin au bord du Désert de Verre. Là, à l'ombre du tronc momifié d'un Léviathan, il attendit. Un homme vint du désert. Il était grand et maigre à faire peur. Son visage était dissimulé par un turban bleu qui ne parvenait pas à cacher l'éclat d'émeraude de son regard. Ils n'échangèrent aucun mot. Sargass savait que l'homme était également un Rêveur. Ils étaient tous deux des maillons de la grande chaîne de l'Appel. L'homme plongea une main dans les replis de sa robe et lui tendit un objet enveloppé dans un simple tissu. Il disparut ensuite sans un mot dans les mirages brûlants du Désert de Verre. Sargass plaça le précieux objet contre sa propre peau, sous sa chemise, et il se mit en route. Il chevaucha pendant un jour et une nuit en direction de la côte. Il y rencontra une femme descendue d'un bateau sur le port de Varv puis il repartit vers Skandar.
L'attaque se produisit au crépuscule du deuxième jour. Elle fut précédée de quelques signaux auxquels Sargass ne prêta pas l'attention qu'ils méritaient. Il y eut d'abord la disparition de tous les bruits d'animaux. Ceux qui le pouvaient avaient fui au galop ou à tire d'aile, les autres s'étaient terrés pour passer inaperçus. Il y eut ensuite une odeur, un parfum douceâtre d'amande écrasée. Enfin, le cheval de Sargass renâcla, s'ébroua puis il fit volte-face. Le maître de forge saisit le manche de sa hache de combat, mais il n'eut pas le temps de la brandir. Trop vieux, ou trop fatigué peut-être. Une forme noire, mouvante et incroyablement rapide apparut devant lui, à la hauteur de la tête du cheval. Si Sargass avait pu mettre des mots sur ses sensations, il aurait dit que cette forme dissimulée sous une immense cape noire était l'essence de la peur. Elle était le monstre tapi sous le lit, la créature qui grince au fond du placard, la main qui se pose subitement sur une épaule ou le mouvement furtif deviné au bord du champ de vision. Mais il n'en eut pas le temps. Un épieu acéré jaillit de la forme noire, arracha Sargass de sa selle et le cloua au sol.

Allongé dans l'herbe épaisse d'une clairière,
baigné par la lumière froide des deux lunes,
transpercé par une douleur inhumaine,
Sargass le Roux, qui était autrefois Manuel Suza de Saragosse, sut qu'il allait mourir une seconde fois.
- Ne le tue pas, dit une voix d'homme. Pas tout de suite …
La forme noire se déplaça dans un étrange mouvement glissant. Il y eut un bruit sec, comme celui d'une branche morte cassée sur un genou, puis la créature s'éloigna, abandonnant un pieu luisant, profondément enfoncé dans le ventre de Sargass.
Une autre silhouette, humaine celle-ci, s'approcha du maître de forge et s'accroupit au-dessus de lui. Un masque de cuir noir, ajusté comme une seconde peau, dissimulait son visage. Mais pas ses yeux. L'œil droit n'avait pas d'iris. C'était une boule blanche percée de l'orifice noir de la pupille. L'autre œil était globuleux et recouvert d'une pellicule jaunâtre. Il ne semblait pourtant pas aveugle. Sargass eut même la certitude que cet œil voyait … d'autres choses. Des choses dont Sargass ne voulait même pas entendre parler.
- Tu m'as fait courir, Rêveur, susurra l'homme à l'oreille de Sargass. Ça n'est pas très gentil.
- Va te …
L'homme masqué posa deux doigts sur ses lèvres pour l'interrompre.
- Shhtt ! Ne le dis pas ! C'est très impoli et mon "ami" déteste les grossièretés. Il pourrait laisser refroidir ton cheval pour t'enseigner la politesse … Venons-en plutôt aux raisons de ma visite. (La voix se refroidit brusquement.) Je veux les médaillons.
- Jamais, cracha Sargass.
- Un héros ! s'esclaffa l'homme. Je pensais l'espèce disparue !
Sa main gantée se posa sur le pieu qui épinglait Sargass comme un papillon dans une boîte de collectionneur.
- La patience n'est pas mon point fort ! aboya l'homme en tournant le pieu dans la plaie.
Les doigts de Sargass s'enfoncèrent dans la terre comme s'il pouvait lui transmettre un peu de cette douleur inimaginable. Puis un souvenir ancien jaillit à la surface de sa conscience, et pendant une seconde, Sargass revit avec précision la mort de Manuel Suza de Saragosse sur la pointe de la hache. Enfin, il s'évanouit.

Un hurlement de rage le tira de l'inconscience.
- Où sont-ils ?
Sargass souleva la tête avec difficulté et vit que ses vêtements avaient été déchiquetés. Il remarqua également que le pieu avait disparu. Il n'avait plus mal. Il ne sentait d'ailleurs plus rien en-dessous des côtes et cet engourdissement gagnait le haut de son corps, au rythme du sang qui inondait l'herbe épaisse.
- Où sont-ils ? gronda l'homme masqué en se penchant vers Sargass.
- Très loin, répondit le maître de forge d'une voix faible. Ils sont déjà dans le Monde Eveillé. Hors de votre portée !
Deux mains gantées jaillirent de la cape et enserrèrent la tête de Sargass. Elles la soulevèrent et l'approchèrent du visage de l'homme masqué. La pellicule jaune qui couvrait son œil gauche s'agita. Sargass sentit qu'une présence abominable s'insinuait dans son esprit.
- Hors de ma portée ? (La voix de l'homme se chargea de corruption.) J'ai consacré ma vie à servir les Grands Anciens, misérable Rêveur ! JE SUIS L'ŒIL NOIR ! Je peux lire vos pensées les plus secrètes aussi facilement qu'un livre ouvert !
L'ignoble frôlement se transforma en griffes qui lacérèrent les pauvres défenses mentales de Sargass et se refermèrent sur ses souvenirs les plus récents. Le maître de forge tenta de résister à cette intrusion mais la présence écœurante le repoussa comme un insecte insignifiant. Sargass comprit que l'Œil Noir allait trouver ce qu'il cherchait.
- Vous avez donné les médaillons à un autre Rêveur ! dit l'homme masqué, triomphant. Nous progressons … Maintenant, donnez-moi son visage !
L'Ancien Rêveur s'efforça de dissimuler l'image au plus profond de son esprit. En vain.
- Voilà ! reprit l'Œil Noir d'une voix gourmande. Nous y sommes … C'est une femme ! Laissez-la se tourner …
Sargass savait qu'il allait mourir … à moins que le serviteur des Grands Anciens ne lui réserve un sort encore plus horrible. Mais il pouvait encore donner une chance à la Rêveuse qui transportait à présent les médaillons. Il serra violemment la mâchoire et fit éclater sa dernière molaire, en bas à droite. Le venin de méduse dorée qu'elle contenait le tua instantanément.

- Cap sur Ulthar ! lança la femme d'une voix claire.
- Bien capitaine, répondit le second avant de faire le tour du pont pour répartir les tâches auprès des hommes d'équipage.
La capitaine observa la manœuvre pendant quelques minutes, huma le vent de la mer Cérénarienne et estima la durée du voyage à quelques heures près. Les voiles des deux mâts de la goélette se gonflèrent et le vaisseau s'éloigna de la côte.
La femme descendit dans sa cabine et posa sur la table de navigation le paquet que lui avait donné un Ancien Rêveur aux cheveux d'un roux flamboyant. Elle n'écarta les pans de tissu que bien plus tard dans la nuit, quand le silence revint, à peine troublé par les craquements du bois. Elle contempla les trois médaillons de jade. Elle les effleura du bout des doigts et vit distinctement trois visages.
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Amibe



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MessageSujet: Re: les Enfants du Rêve par Laurent Poujois   les Enfants du Rêve par Laurent Poujois Icon_minitimeMer 15 Oct à 22:39

Bonjour,

Je viens de lire les 2 tomes et j'ai bien accroché. Assez difficile de trouver le tome 2 épuisé partout. La fin du tome est assez ouverte, y a t il une suite ?

Au plaisir de vous lire

Aurélien
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