Cinéma Horrifique Italien

vu hier soir et beaucoup apprécié "Jenifer",l'épisode de Dario pour les Masters of Horror.

une love story glauque dont le style et les thématiques sont assez peu "argentiennes",même si l'on pense ici et là à "il cartaio" pour les sonorités techno de la musique de Simonetti,le visuel un peu froid et cette scène nocturne où un jeune homme poursuit sa "sirène"...quelques clins d'oeil également à "phenomena" et "trauma" (l'évolution du personnage de Frank rappelant celle de David Parsons)

j'ai beaucoup apprécié les prestations de Steven Webber et Carrie Fleming,la musique "psycho" de Claudio Simonetti et le scénario de Webber qui dose habilement humour noir et...émotion!

Sypnos a écrit:

Quel pessimissme abjecte

Je viens de visionner «Ti piace Hitchcock» plutôt deux fois qu'une et je le trouve jouissif et génial.

Pour Julien: encore heureux que tu ne te sois pas rabattu sur les films de propagande stalinienne…

Pour tous ceux qui se vouent à une carrière d'enseignants-chercheurs en matière de cinéma: la remise en question de ses points de vue est de rigueur en ce p… (biiiip) de métier.

Bref, le pessimissme (avec quatre s, s'il vous plaît) que Synops m'attribua mérite amplement son adjectif: abjecte!

Et une tournée de champagne-masseuses, une! Pour sieur Synops à l'Auberge: faut en profiter, c'est pas souvent que je reviens sur mes impressions premières…

Mais ça peut arriver: la preuve.

Tanaquil a écrit:

Pour Julien: encore heureux que tu ne te sois pas rabattu sur les films de propagande stalinienne…

Citation :

="TanaquilPour Julien: encore heureux que tu ne te sois pas rabattu sur les films de propagande stalinienne…

Ceux-là, au moins, ont bénéficié d'une large diffusion.

pollux a écrit:

Ceux-là, au moins, ont bénéficié d'une large diffusion.

Pas si large que ça, tout de même: en plus, les Georgiens, les Arméniens et d'autre Tziganes massacrés par Staline n'ont pas dû apprécier ça.

Parle-moi en cette nuit neigeuse
Ma guitare amie à sept cordes.
Mon âme s'ennuie de toi
Et cette nuit est si…
…Luneuse…
Une fois, une fois, beaucoup plus de fois que ça…

Si ça se trouve, le troubadour tzigane anonyme, était du signe du Cancer.

Tanaquil a écrit:

Sypnos a écrit:

Quel pessimissme abjecte

Je viens de visionner «Ti piace Hitchcock» plutôt deux fois qu'une et je le trouve jouissif et génial.

Pour Julien: encore heureux que tu ne te sois pas rabattu sur les films de propagande stalinienne…

Pour tous ceux qui se vouent à une carrière d'enseignants-chercheurs en matière de cinéma: la remise en question de ses points de vue est de rigueur en ce p… (biiiip) de métier.

Bref, le pessimissme (avec quatre s, s'il vous plaît) que Synops m'attribua mérite amplement son adjectif: abjecte!

Et une tournée de champagne-masseuses, une! Pour sieur Synops à l'Auberge: faut en profiter, c'est pas souvent que je reviens sur mes impressions premières…

Mais ça peut arriver: la preuve.

Merci gente dame

Mea Culpa, j'ai confondu et il semble que je ne soit pas le seul, Gli incubi di Dario Argento et Giallo. On retrouve des exemples des deux courtes séries sur LE MONDE DE L'HORREUR DE DARIO ARGENTO 3, le documentaire de Luigi Cozzi. Giallo est la série de courts giallos de 15 minutes, deux sont repris sur le docu, suivant deux aventures d'une chauffeuse de Taxi aux prises avec des situations giallesques. Gli incubi di Dario Argento est une série de sujets très courts, en fait des cauchemars narrés par Dario Argento en 2-3 minutes, plusieurs sont donc présentés dans le documentaire et certains sont dégoûtants, tel le ver de cette jeune femme qui lui sort de l'oeil, mais l'humoiur, noir, est omniprésent.

Dans une communication "Symboles et inceste dans Les frissons de l'angoisse (Profondo Rosso) de Dario Argento (1975) par Julien Fleury & Serena Gentilhomme dans Les couleurs de la perversion, Yves Gilli PUFC (1999)

Dario Argento à propos de la scène de la mort de Giordani (07.03.1995) : (p.77)
"[...] l'épisode fonctionne parfaitement dans son contexte, pouvu qu'il soit interprété en clé onirique, de façon suivante : juste avant sa mort, conscient de la présence de l'assassin dans les parages, Giordani se trouve dans un des ces états de panique absolue déchaînant un sarabande de visions horribles : des ombres fuyantes, des revenants qui courent à travers les pièces..."

Cette scène étant donnée avec le point de vue de Giordani, "clé onirique" pour hallucinations dues au sentiment d'insécurité exarcerbé ressenti par le personnage à quoi on peu ajouté l'effet éventuel de l'alcool contenu dans un verre qui est, me semble-t-il, l'un des accessoires de la scène, n'est-il pas? (Malheureusement, je ne peux pas vérifier l'info pour le verre car je n'ai pas le du film sous le coude...)
Dans ce cas là, l'automate qui détourne l'attention de Giordani sera une pure invention mentale, ce qui collerait au fait que "personne" n'est là pour le lancer dans sa course folle... Et au fait que rien ne ramène le spectateur à voir la découverte du corps donc pas de mention de l'automate...
non?

Fort possible et logique, autant soit peu que la "clé onirique" est utilisée pour expliquer la scène... car les mouvements de l'automate relèvent de l'impossible. Que personne n'en parle plus tard... il me semble qu' il serait malaisé d'avoir des policiers tenter de tout expliquer au fur et à mesure ce qui se passe dasn le film ou de relever son absence de logique relevant du postulat onirique dont ils ne sont pas conscient, d'autant plus que ca provoquerait un effet de distanciation propre à faire décrocher le public, ce qui évidemment n'est pas souhaitable.

C'est à ce niveau je croit que Dario Argento arrive à tant plaire au public Japonais, friand d'ambiances et pas cartésien ( dans son approche de spectateur, on s'entend ), voir les films fantastiques japonais nombreux qui se rebutent à l'analyse rationelle

Qu'en est-il du verre d'alcool

mario aka blanc citron a écrit:

Fort possible et logique, autant soit peu que la "clé onirique" est utilisée pour expliquer la scène... car les mouvements de l'automate relèvent de l'impossible. Que personne n'en parle plus tard... il me semble qu' il serait malaisé d'avoir des policiers tenter de tout expliquer au fur et à mesure ce qui se passe dasn le film ou de relever son absence de logique relevant du postulat onirique dont ils ne sont pas conscient, d'autant plus que ca provoquerait un effet de distanciation propre à faire décrocher le public, ce qui évidemment n'est pas souhaitable.

Perso, je ne m'étais auparavant jamais posé la question !
Mais Marc Dally aurait pu l'apprendre par Gianna qui annonce me semble-t-il le meurtre de Giordani.

Nosferatu a écrit:

Qu'en est-il du verre d'alcool

Kilabu?

pollux a écrit:

Nosferatu a écrit:

Qu'en est-il du verre d'alcool

Kilabu?

En ce qui me concerne pas bu pas pris...
Ceci dit, quelles seraient les éléments de la mise en scène qui acréditeraient cette thèse Car je ne suis qu'à moitié con vaincu...

Verre d'alcool?
Ma foi, j'y ai toujours vu plutôt une tasse de thé.

Mais il est vrai que le thé n'est pas ma tasse de thé.

Donc, le questionnement reste ouvert: quelle boisson peut donner de telles hallucinations à Giordani?

Tanaquil a écrit:

Verre d'alcool?
Ma foi, j'y ai toujours vu plutôt une tasse de thé.

Mais il est vrai que le thé n'est pas ma tasse de thé.

Donc, le questionnement reste ouvert: quelle boisson peut donner de telles hallucinations à Giordani?

Pas encore eu le temps de vérifier... Donc pas d'hallucination dues à l'alcool à moins que ce n'était un Irish Tea...

mario aka blanc citron a écrit:

Fort possible et logique, autant soit peu que la "clé onirique" est utilisée pour expliquer la scène... car les mouvements de l'automate relèvent de l'impossible. Que personne n'en parle plus tard... il me semble qu' il serait malaisé d'avoir des policiers tenter de tout expliquer au fur et à mesure ce qui se passe dasn le film ou de relever son absence de logique relevant du postulat onirique dont ils ne sont pas conscient, d'autant plus que ca provoquerait un effet de distanciation propre à faire décrocher le public, ce qui évidemment n'est pas souhaitable.

C'est à ce niveau je croit que Dario Argento arrive à tant plaire au public Japonais, friand d'ambiances et pas cartésien ( dans son approche de spectateur, on s'entend ), voir les films fantastiques japonais nombreux qui se rebutent à l'analyse rationelle

On ne pourrait mieux dire.

Par ailleurs, lors de notre premier entretien en 1995, Dario Argento m'a révélé que la séquence de «Profondo Rosso» où Marc Daly (le regretté David Hemmings) défonce le mur à coup de pioche relève de l'onirisme, du fantasme, au meme titre que la mort de Giordani.

Seulement, voilà, dans le scénario d'origine, Marc était censé se rouler un joint (en bon italien: spinello) et c'est bien la fumette qui aurait délié les chaînes du portail et permis les prouesses du héros.

Mais la censure fit passer le joint à la trappe…

N'empêche, le tout fonctionne quand meme, pour peu qu'on ne soit pas épris de cartésianisme.

Nosferatu a écrit:

Qu'en est-il du verre d'alcool

De deux choses l'une :
Soit il faut que j'arrête de boire
Soit il faut que j'arrête de projeter mes fantasmes...

Ceci dit, j'ai trouvé les clés du rêve...
Perso, je découpe la scène en trois :
1. Le coup de fil qui n'aboutie pas, puis un cut plutôt maladroit d'ailleurs (qui donne l'impression que quelqu'un vient d'éteindre la lumière), mais qui expliquerait la cesure antre réalité et rêve...
2. Dans le bureau jusqu'à ce qu'il en sorte pour verser son thé à la cuisine.
3. Retour dans le bureau jusqu'à la fin de la scène

Dans la seconde section on trouve un indice de taille lorsque Giordani se gratte les yeux de fatigues...
Puis la vision du pantin articulé tournée en caméra subjective

On oublie donc ce que j'ai dit avant car finalement, ca fait sens...

Bon, pour profiter un peu de votre bel élan analytique, je revisionnais "Inferno" la nuit dernière et je m'interrogeais sur l'utilisation singulière des armes blanches dans ce film, lorsque...Eeee...Kazanian je crois que c'est son nom, se trouve assailli par les rats, le type qui arrive pour, croit-on, le secourir, lui assène en fait un coup de couteau de boucher, couteau qu'il utilise comme s'il s'agissait d'un tranchoir...Bon, là je sais ce que vous vous dites, l'Amelith il pinaille sur des détails bah...soit...exemple numéro deux, L'étudiante en musicologie sort précipitamment de la bibliothèque, rentre chez elle, croise un type dans l'ascenceur, s'y accroche, ils se retrouvent dans un appartement, là, on entend le Nabucco de Verdi, et brusquement...coupure de courant, le type part vérifier les plombs bientôt suivi par la donzelle qui assiste à l'assassinat de cet homme...Et là, notre meurtrier tient visiblement son couteau à l'envers , la partie aiguisée tournée vers le haut...C'est encore un détail mais j'avoue que pour ma part je trouve cela curieux

To be honest, je ne me suis jamais posé la question...

J'aimerait tout simplement comprendre le meurtre de Kazanian, toute cette séquence, jouissive au demeurant, m'a toujours été incompréhensible et appréciable purement par l'approche du cauchemar. J'étais certain qu'il le tuait au tranchoir, tu vois. Pour la position de l'autre couteau, ne peut-il dépendre de l'endroit visé ? ou est-ce une bonne blague de Dario ?

Je n'ai jamais essayé d'analyser Inferno sous un angle ou l'autre, c'est avec Suspiria, de purs scénarios oniriques, le meurtre de Kazanian étant pour moi le summum du truc qui ne se tient pas mais que j'aime voir... il y a l'angle ésotérique ou alchimique qui ne m'est pas assez familier et qui devrait offrir des pistes, possiblement...

Pauvres petits chats !

mario aka blanc citron a écrit:

Pauvres petits chats !

Si c'est pas mignon... Si tu insistes on t'en offrira un de Kazanian à Noël...

Citation :

J'étais certain qu'il le tuait au tranchoir, tu vois.

Non, non, il s'agit bien d'un long couteau...
Mais je suis d'accord avec toi, le meurtre de Kazanian est particulièrement énigmatique, il s'inscrit bien en celà dans la trame d'Inferno, dans les séquences surréalistes de ce film-collage...
Si mes souvenirs sont bons, le meurtre de Kazanian se déroule pendant une éclipse non ?
J'imagine que ce genre de conjonction a une forte valeur symbolique...

Citation :

Pour la position de l'autre couteau, ne peut-il dépendre de l'endroit visé ? ou est-ce une bonne blague de Dario ?

D'après la position de la garde du couteau, il me semble à moi qu'il le tient à l'envers mais ce n'est que mon avis...
Le symbolisme est très présent dans Inferno, rien n'est fait par hasard (ou par blague ! ) et je ne pense pas que ce détail soit anodin ou insignifiant...
Dans la culture hermétique, le couteau a plusieurs significations (parfois même des significations opposées : puissance/impuissance), en tout cas l'on est loin, dans Inferno, du symbole phallique basique...
Il faudrait étudier plus en profondeur l'angle alchimique, ça me semble être une piste intéressante...

Amelith Deslandes a écrit:

Citation :

J'étais certain qu'il le tuait au tranchoir, tu vois.

Non, non, il s'agit bien d'un long couteau...

C'est ça qui fascine dans ce film-collage (bravo pour la définition, Amélith): dans l'esprit du spectateur, il y a fusion entre l'objet et la façon de l'utiliser, sans compter que des gros plans inserts sur Alida Valli hachant des morceaux de viande rouge (comme les cuicinières russes de «Suspiria») opèrent sans doute une influence subliminale.

Ce qui me renvoie à la scène finale e «Rosemary's Baby»: jamais nous ne verrons le bébé dans le berceau voilé de noir, mais Polanski sait si bien nous mener en bateau que nous marchons à fond dans sa combine…

Tanaquil a écrit:

Amelith Deslandes a écrit:

Citation :

J'étais certain qu'il le tuait au tranchoir, tu vois.

Non, non, il s'agit bien d'un long couteau...

C'est ça qui fascine dans ce film-collage (bravo pour la définition, Amélith): dans l'esprit du spectateur, il y a fusion entre l'objet et la façon de l'utiliser, sans compter que des gros plans inserts sur Alida Valli hachant des morceaux de viande rouge (comme les cuicinières russes de «Suspiria») opèrent sans doute une influence subliminale.

Ce qui me renvoie à la scène finale e «Rosemary's Baby»: jamais nous ne verrons le bébé dans le berceau voilé de noir, mais Polanski sait si bien nous mener en bateau que nous marchons à fond dans sa combine…

C'est comme les frites McCain, ce sont ceux qui en parlent le plus qui en voient le moins...
Idem pour Rebecca

Citation :

Ce qui me renvoie à la scène finale e «Rosemary's Baby»: jamais nous ne verrons le bébé dans le berceau voilé de noir, mais Polanski sait si bien nous mener en bateau que nous marchons à fond dans sa combine…

J'aimerais mettre à profit la petite digression de Serena.
J'ai lu récemment que Polanski, pour tourner "Rosemary's Baby" avait loué l'appartement qu'Anton La vey, sataniste notoire, avait occupé au Dakota House, ce dernier ayant même occupé sur le film les fonctions de scripteur et de conseiller technique.
Si l'information était avérée, et si elle avait été connue du public à l'époque de la sortie de "Rosemary's Baby", pensez-vous qu'elle aurait pu avoir une influence quelconque sur la perception de cette oeuvre ?