Hard Fantasy

Il y a quelques années Léa Sihol avait créé le concept de Hard Fantasy. Pour elle la hard fantasy était une fan,tasy reposant sur extrapolation très rigoureuse d'une mythologie existante.
Sur le site Lotus Lyceum, Gabe Chouinard donne une autre défintion différente, mais pas fordément antinomique avec celle de Léa. Pour lui la hard fantasy repose sur une création de monde rigoureuse et originale. Voilà ce qu'il dit :

Citation :

antasy writers take a significant amount of crap from SF writers for what the SF writers perceive as their “fluffy bunny” worldbuilding and their use of magic as an easy out for solving their characters’ problems.

Bref un auteur de hard fantasy est un auteur qui à l'instar d'un auteur de SF crée un monde qui a une véritable logique interne et fait évoluer des personnages qui sont en totale cohérence avec ce monde. Cette définition est plus large que celle de Léa mais en définitive la comprends. Ce qui veut dire que les textes définis par Léa comme appartenant à la hard fantasy seront reconnu aussi par Gabe Chouinard. Bref ça fait vraiment évoluer la notion de manière plus large et vraiment interessante.
Et puis les débats sur ce site ont l'air vraiment interessant.
http://lyceum.kapo.ws/

Non. Je n'ai rien conceptualisé du tout, Fabien.
C'est rené Beaulieu qui m'a dit : "ce que tu fais, c'est l'équivalent de la Hard Science, mais en Fantasy : donc, de la hard fantasy".
J'ai dit "si tu veux". Ca m'amuse, le double sens de hard, à ce niveau.
Mais il a toujours été clairement dit, par moi comme pour ceux qui ont évoqué/analysé ça ensuite, que c'est René Beaulieu qui m'a collé cette étiquette. Pas moi. ;-)
Moi, les étiquettes, je suis inapte.
bye

L

Désolé de t'avoir prété les propos de quelqu'un d'autre.
Mais ça n'empéche pas que ce débat a un réel intérêt.

Hello Fabien,

Sorry... pas intéressée.
c'est peut-être intéressant, je ne sais pas...
Tu sais, les étiquettes, ça colle aux doigts. Ca a une utilité pratique, certes, mais philosopher dessus, je n'en vois pas l'intérêt (je ne parle que pour moi, là, hein ?)
Et surtout si ça touche de près ou de loin à mon écriture. Je ne fais rien en fonction d'étiquettes de genre. Je fais ce que je veux, et puis ensuite, pour info ou s'il le faut, je colle l'étiquette la plus proche dessus. C''est tout.

On a eu un débat houleux avec Emmanuel Collot à ce propos. Il a fait un article (sur moi) notamment sur "Bealieu à tort, ce n'est pas de la HF, c'est autre chose :.....) et il m'a demandé mon avis. Et je lui ai dit la vérité (la vérité, ça déclenche beaucoup d'engueulos) : en fait, je m'en fiche. HF, ou quoi que ce soit... ça ne change rien. Je n'éprouve pas le besoin de "définir" ce que je fais.
Et il a eu l'impression que je méprisais sa fonction de critique.
Hum. Je suis peut-être super naïve (encore) mais en quoi ces anlyses, ces avis, ces étiquettes, devraient-elles être importantes pour les scribouilleurs ?
On écrit ce qui doit sortir, et c'est tout, non ?
L'étiquette qu'on mets dessus... c'est le détail le plus minuscule du tableau, à mon avis.
J'ai pas mon permis. Je ne connais pas le Code.
Et n'ai aucune envie de l'apprendre, tu vois ?

Alors du coup, les discussions sur les étiquettes... je n'ai rien à dire là-dessus.
Mais amusez-vous bien, s'il y a des décortiqueurs que ça amuse. C'est pas parce que ça ne me passionne pas que ça ne peut pas être très intéressant pour d'autres, et avec d'autres !
have fun !

Léa

Finalement tu poses un problème interessant : celui de la pertinence des étiquettes.
Et quelque part tu as raison : les étiquettes finissent pas brouiller les messages.
Comment savoir si une étiquette a un contenu reel ou n'est qu'un message commercial, ou une sujectivité de critique ?

Si j'ai communiqué ce lien c'est parce que cela vien tde Gabe Chouinard un des critiques anglo saxons les plus interessant (avec Richard Horton, pour d'autres raisons). Le message de Chouinard est relativement ouvert et va parfois au dela des sentiers battus. Un des critiques les plus décapant que j'ai eu l'occasion de lire. C'est quelqu'un qui refuse de voir les choses en noir et blanc et qui detectent bien les nuances entre les deux. Je suis loin d'être toujours d'accord avec ce qu'il dit, mais je trouve que ces analyses ne laissent pas indifférents tant elles posent de bonnes questions.

fabien lyraud a écrit:

Finalement tu poses un problème interessant : celui de la pertinence des étiquettes.
Et quelque part tu as raison : les étiquettes finissent pas brouiller les messages.
Comment savoir si une étiquette a un contenu reel ou n'est qu'un message commercial, ou une sujectivité de critique ?

Tout à fait, Fabien.
A trop codifier l'art, que devient-il ?
A la limite, je suis infiniment plus sensible à des auteurs, des voix, des stylistiques, et des thèmes qu'à un "genre".
Les genres, les codes, ce sont des limites et des prisons.
Tout art, toute expression personnelle, devrait être libre.
Sinon on ne fait pas ses livres, on suit des modèles. Et ça... beurk -- c'est la lectrice qui parle, là, principalement.

Pourquoi ce principe de répétition, dans les litt de l'imaginaire, en ce moment ? Ce formatage ? Moi, en tant que lectrice, je n'y trouve pas mon compte.
Et en tant qu'auteure "juste je m'en fous".

A+
Léa

Pour ma part, l'étiquetage ne me dérange pas trop en tant qu'auteur, mais il y a des moments où j'ai quand même tenu à mettre les points sur les i.

Par exemple, que ce soit sur scène pendant un salon du livre ou lors d'une entrevue radio ou télé, les gens des médias ne sont pas nécessairement des experts en littérature de genre, et on m'a souvent présenté comme un auteur de SF, puisque tout ça est pareil dans l'esprit du grand public. Dans ces moments, je m'empresse d'apporter la précision: je suis auteur de fantastique. Ceci évitera sans doute aux amateurs de SF de vivre une épouvantable déception s'ils lisent ma production!

Par ailleurs, comme lecteur, j'aime bien que le genre soit défini sur un livre qui me tente. Ainsi, de nos jours (du moins dans le grand public), les gens appellent n'importe quoi du fantastique. Alors si j'achète un livre dit fantastique et que je me retrouve avec des guerriers musclés ou des elfes, je vivrai une certaine déception, car je ne suis pas un grand consommateur de fantasy.

Alors voilà, dans une certaine mesure, j'apprécie que soit clairement identifié le genre auquel appartient un livre. Pas jusqu'à la superspécialisation, parce que je ne m'y retrouverais pas. Mais au moins une bonne indication.

Ceci dit, je peux comprendre qu'un maniaque de fantasy (ou de tout autre genre) aime catégoriser à l'extrême, mais je pense qu'un moment donné, ça suffit!